Charbon : l'ennemi public n° 1 du climat fait de la résistance
En dépit du bon sens, la production mondiale d'électricité et industrielle à partir de charbon a atteint un nouveau record en 2021. A l'évidence le système n'est pas près de s'en passer.
Un pied de nez funeste à la planète, et au climat. Les dirigeants britanniques, hôtes de la dernière édition de la Conférence des nations unies sur le climat l'avaient pourtant juré, main sur le cœur. La COP26 devait être celle qui relègue le charbon "aux oubliettes de l'Histoire". Les belles phrases ne font pas une politique énergétique. Le charbon ne s'est quasiment jamais aussi bien porté qu'en 2021.
Après le trou d'air Covid en 2020, sa consommation est repartie en flèche. Les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sont claires : la production mondiale d'électricité à partir du charbon a augmenté de 9 % en 2021, un nouveau record. En intégrant le charbon utilisé dans la production industrielle (pour le ciment ou l'acier, par exemple), la hausse retombe à 6 %, mais frôle les records atteints en 2014. La situation est un "signe inquiétant de l'ampleur du retard pris par le monde dans ses efforts pour réduire les émissions et tendre vers le zéro émissions nettes", rappelait il y a quelques jours Fatih Birol, patron de l'AIE.
[...]
"Le charbon joue un rôle systémique dans le modèle électrique mondial. Le prix du gaz ayant connu des hausses extraordinaires en 2021, il est devenu bien plus compétitif dans certaines régions de faire tourner des centrales à charbon plutôt que des centrales à gaz", analyse Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie & climat de l'Ifri.
"Il y a une grosse inertie dans le système énergétique mondial", insiste Marc-Antoine Eyl-Mazzega. Ce chercheur a identifié près de 2 200 gigawatts de capacité de production d'électricité au charbon dans le monde, soit 35 % du mix électrique mondial.
"Il est possible de retirer 500 gigawatts de production au charbon dans les pays émergents en investissant 1 700 milliards de dollars dans les solutions bas carbone. Mais il faut que des moyens financiers soient mis en place pour aider les pays en développement", juge l'expert.
> Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal L'Express
Média
Partager