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Birmanie : retour en dictature

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invitée de Christine Ockrent dans

  "Affaires étrangères"
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Lundi 1er février, l'armée birmane a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi. Comment expliquer ce quatrième coup d'État en soixante-trois ans ? Quelles conséquences sur la population, qui multiplie les manifestations cette semaine ?

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La résistance s’exprime comme elle peut, à coup de klaxons et de casseroles, mais la chape de plomb s’épaissit : depuis lundi dernier, la Birmanie – ou Myanmar selon la dénomination officielle – vit à nouveau sous régime militaire. Non pas que la démocratie y régnait telle que nous l’entendons. Un système politique semi-civil, incarné par Aung San Suu Kyi, la Dame ou Mère Suu, comme l’appelle la majorité des Birmans, régissait ce pays magnifique et pauvre de 54 millions d’habitants, accablé depuis toujours par les conflits ethniques et la pauvreté, malgré ses ressources en matières premières qui suscitent la convoitise de ses voisins. 

Génocide des Rohingyas 

Voilà la Dame Suu menacée de prison, assignée à résidence encore une fois, elle, jadis prix Nobel de la Paix, symbole de courage et d’obstination, jusqu’à ce que sa collaboration avec l’armée, son impuissance sinon sa bénédiction accordée au génocide des musulmans Rohingyas ternissent à jamais son image en Occident. Pas aux yeux des Birmans, bien au contraire, au point que son parti a gagné de façon écrasante les dernières élections législatives, à la grande humiliation de la caste militaire. Les chancelleries occidentales ont vigoureusement condamné le coup d’État, mais pas le Conseil de Sécurité des Nations Unies - la Chine et la Russie s’y sont opposées. 

"L’armée birmane doit renoncer au pouvoir !", a déclaré le président américain dans son discours de politique étrangère jeudi dernier – un vœu pieux évidemment, accompagné de menaces de sanctions sur lesquelles, pour le moment, les Européens ne se sont pas encore prononcés. 

Quel peut être l’impact de nouvelles sanctions sur une caste militaire qui contrôle des pans entiers de l’économie, depuis les mines de jade jusqu’au tourisme ? Aung San Suu Kyi a-t-elle encore les moyens de sa survie politique ? Comment la société birmane réagit-elle, quels sont ses ressorts ? Quel est le rôle des ordres bouddhistes, dont certains sont férocement nationalistes ? Jusqu’où la junte est-elle encouragée, soutenue par Pékin? Pourquoi l’ambiguïté du Japon et l’embarras de la majorité des pays d’Asie du Sud-Est ? 

Christine Ockrent reçoit Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée, Centre Asie de l'Ifri, spécialiste de l'Asie du Sud Est et autrice de « La Chine e(s)t le monde : essai sur la sino-mondialisation » (Odile Jacob, 2019), David Camroux, chercheur honoraire au Centre d’études internationales de Sciences-Po, Bénédicte Brac de la Perrière, ethnologue, spécialiste de la Birmanie, chercheuse au CNRS – CASE (Centre Asie du Sud-Est), autrice de « Bobogyi, une figure spirituelle birmane » (River Books, 2019) et François Robinne, anthropologue, directeur de recherches CNRS et ancien directeur de l’Institut de recherches sur l’Asie du Sud Est Contemporaine (IRASEC), directeur de l’ouvrage « L’Asie du sud-est 2015 : bilan, enjeux et perspectives » 

Ecouter le Podcast sur le site de France Culture

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Sophie BOISSEAU du ROCHER

Intitulé du poste

Ancienne Chercheuse associée, Centre Asie de l'Ifri

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