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Berlin : entre realpolitik et idéal fédéraliste

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invité de Julie Gacon sur

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Dans son discours de Prague du 29 août 2022, le chancelier allemand Olaf Scholz a défendu une Union européenne plus intégrée permettant de peser sur la géopolitique internationale. Cet idéal est pourtant loin de servir de boussole à toutes les décisions du pragmatique gouvernement allemand.

Contenu intervention médiatique
Avec
  • Hans Stark Professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne-Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI
  • Ernst Stetter Économiste et politologue, conseiller spécial du président de l'Institut Jean Jaurès, ancien secrétaire général de la Fondation européenne des études progressistes

29 août 2022, Prague. Six mois après l’invasion russe de l’Ukraine, le chancelier Olaf Scholz s’adresse à son homologue tchèque, qui assure alors la présidence de l’Union européenne (UE). Il pose un constat indéniable résumé par un mot -zeitenwende, ou changement d’époque en allemand- et plaide pour “une Europe géopolitique”, capable de peser sur l’ordre mondial par sa puissance économique, mais aussi politique et militaire. Un discours esquissant les contours de la nouvelle vision de l’Union que souhaite porter l’Allemagne, entre intégration des Balkans et des pays de l’Est et montée en puissance de l’Europe, notamment en matière de défense.

En un sens, ce discours s’inscrit dans le sillage de la prise de conscience allemande du retour de la primauté du hard power qui avait mené Berlin à débloquer 100 milliards d’euros pour restructurer l’armée allemande le 3 juin dernier. Mais dans un autre, il souligne les paradoxes de la politique menée par la coalition entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux. Une politique guidée par l’idéal d’une Europe plus fédérale en tout point, mais aussi contrainte par l’urgence de la transition militaire, industrielle et écologique qui guide les décisions allemandes, parfois prises sans consulter ses partenaires européens.

Quelles raisons motivent l’Allemagne pour proposer aujourd’hui une modification des traités européens ? Entre souveraineté militaire et projets de coopération avec d’autres États membres en matière de défense, quel équilibre choisit-elle ? Quel rôle veut se donner l’Allemagne dans cette Europe dont le centre de gravité s’est déplacé vers l’est ?

Julie Gacon reçoit Hans Stark, professeur de civilisation allemande à Sorbonne Université, conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI.

 

  • Selon Hans Stark, l’intransigeance financière de l’Allemagne n’est pas une position aussi germano-centrée qu’on ne le considère à Paris : “Sur les questions financières, Olaf Scholz et l’Allemagne défendent une position partagée par les pays du Nord et s'opposent à l'assouplissement des critères de convergence. La France et les pays du sud promeuvent l’inverse. Pour le moment, la Commission européenne parvient à créer des compromis pour éviter la rupture entre Paris et Berlin et par extension entre l’Europe tout entière.
  • Le dossier du réarmement allemand est caractéristique des ambivalences de la politique européenne allemande explique Hans Stark : “L’Allemagne a compris à quel point il était urgent de rétablir un outil militaire à même de défendre l’Europe, notamment face à l’est. [...] Mais sur le plan économique, ce réarmement allemand déçoit les Européens et notamment les Français, car Berlin s’approvisionne principalement auprès des États-Unis. Face à l'urgence les Allemands font preuve de pragmatisme et vont chercher l’équipement là où il se trouve maintenant, et pas dans trente ans.

 

>> Ecouter le podcast sur le site de France Culture <<

 

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Hans STARK

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Conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri