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Avec le lancement de l'observatoire sino-français Svom, Pékin s'impose parmi les leaders du spatial

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cité par Nicolas Pagès pour

  RFI
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Voilà un nouveau marqueur de la réussite dans le domaine spatial pour la Chine, partenaire que la France n’a pas choisi au hasard. En quelques décennies, l’Empire du milieu a su s'ériger en leader du spatial.  Le lancement de l'observatoire spatial Svom (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) samedi 22 juin depuis la base spatiale de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine en est une nouvelle preuve.

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 Le satellite est destiné à analyser les sursauts gammas, des rayons particulièrement difficiles à détecter qui pourraient nous en apprendre beaucoup sur les premiers âges de l’Univers.

« Il n’y a que les États-Unis qui soient capables de mener autant de programmes spatiaux », assure le spécialiste du spatial chinois, Marc Julienne, directeur du centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri).

La Chine se permet même parfois de surpasser son rival américain. En 2021, pour la première fois, le pays avait par exemple lancé davantage de fusées que les Américains. Et depuis, le rattrapage continue.

« Le nombre de programmes spatiaux chinois est impressionnant, et ce à toutes les échelles », poursuit Marc Julienne.

Les missions lancées depuis l’Empire du Milieu concernent aussi bien l’orbite basse terrestre, que la Lune, ou encore l’espace profond.

Il n’y aura pas d’Elon Musk chinois

La conquête spatiale est une affaire onéreuse. Dans ce domaine comme dans de nombreux autres, l'État chinois intervient largement : les missions spatiales demeurent exclusivement financées avec des budgets publics et les firmes qui fournissent les technologies utiles aux programmes spatiaux sont toutes des entreprises d’État. Un modèle économique qui contraste avec celui adopté aux États-Unis, où la compagnie SpaceX du milliardaire Elon Musk continue d'élargir ses prérogatives.

Un fonctionnement inenvisageable en Chine, aux yeux de Marc Julienne : « Il n’y aura pas d’Elon Musk chinois », lâche-t-il. Et pour cause, le pouvoir central ne tolérerait pas qu’un entrepreneur privé prenne une telle autonomie. Si la Chine tient à garder le plein contrôle sur les technologies spatiales de pointe produites sur son territoire, c’est parce qu’elle a pris conscience des atouts militaires qu’elle peut en tirer.

La diplomatie par la science

Au premier abord, les principaux partenaires de la Chine dans le domaine spatial peuvent surprendre. On peut notamment citer le Vénézuéla, ou encore l’Égypte.

« Ces pays n’ont pas du tout d’expérience dans le spatial, analyse le spécialiste de l'Ifri. D’un point de vue technique, ça n’a aucune utilité pour la Chine ».

Mais alors pourquoi collaborer avec ces États ?

L’objectif est de tisser des liens avec nombre de pays émergents qui commencent à s'intéresser au domaine spatial, mais ne possèdent pas encore les moyens de leurs ambitions. La Chine permet à ces États de mettre en orbite leurs satellites grâce aux lanceurs Longue Marche, qui font la fierté de Pékin. En échange de quoi ils peuvent négocier avec ces pays certains avantages : que ce soit leur soutien diplomatique à l’ONU ou un accès privilégié à leurs matières premières. En bref, la Chine voit dans ses programmes spatiaux un enjeu au moins autant scientifique que diplomatique.

 

>>> Lire l'article sur le site de RFI.

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Marc JULIENNE

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Directeur du Centre Asie de l'Ifri