Attaque du Hamas : faut-il craindre des répercussions en France ?
Dans le contexte tendu de l'attaque lancée par le Hamas il y a quelques jours, des manifestations ont lieu à Paris, Strasbourg, Lyon... Comment les tensions israélo-palestiniennes trouvent-elles écho dans des formes de militantisme sur le sol français ?
Un conflit qui mobilise l’opinion publique française
La résurgence actuelle du conflit israélo-palestinien montre de nouveau à quel point celui-ci a des résonances en France ainsi que dans le reste du monde, en raison notamment de la dispersion géographique des communautés juives.
“C’est le seul conflit qui mobilise autant en France. Sur les vingt-cinq dernières années, seule la guerre en Irak en 2003 avait autant préoccupé l'opinion. Le conflit israélo-palestinien, c’est la question de politique étrangère qui fait le plus sortir les personnes dans la rue”, explique Marc Hecker, directeur de la recherche à l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Ce conflit a de telles résonances car il héberge notamment d’importantes communautés juive et musulmane”, ajoute-t-il. Historiquement, l’opinion était plutôt pro-israélienne jusqu’à la Guerre des Six Jours de 1967. Mais à partir de 1967, elle semble s’inverser : “on est passés d’une image où Israël était David face à Goliath, à savoir les pays arabes, à une situation où la Palestine est devenue l’acteur fort face à une Palestine faible”.
Un schisme chez les pro-palestiniens ?
Les défenseurs de la cause palestinienne sont en réalité très variés et divisés. “Quand le Hamas est arrivé au pouvoir en 2007, cela a créé un schisme avec des militants historiques qui défendent la Palestine laïque et démocratique”, précise Marc Hecker, qui note cependant que cette division tend à s’atténuer lorsqu’il y a des grandes crises. La hausse quasi-systématique des actes antisémites en France lorsque le conflit israélo-palestinien se réchauffe ne doit pas laisser penser qu’ils sont nécessairement les actes des associations pro-palestiniennes, pour Marck Hecker : “la plupart de ces actes ont lieu en marge des manifestations, notamment la nuit. Ce conflit va au-delà des cercles militants”, conclut-il.
> Ecouter le podcast sur le site de France Culture
Média
Partager