Après l'affaire des sous-marins, la France touchée mais pas coulée
L'affaire des sous-marins australiens démontre un isolement manifeste de la France sur la scène internationale, et la difficulté pour l'Europe de s'affranchir du grand frère américain.
Le temps d'une salve d'applaudissements, il y a cru. Ce 25 septembre 2018, à la tribune des Nations unies, Emmanuel Macron vient de haranguer les chefs d'Etat pendant quarante minutes, vantant une « troisième voie possible » sur la scène internationale, « plus difficile, plus exigeante ». Le président français passe quelques heures seulement après son homologue américain de l'époque, Donald Trump, dont le discours agressif n'a provoqué que sarcasmes et incompréhensions dans l'assemblée.
Ce jour-là, la France propose une alternative aux menaces américaines et à la montée en puissance chinoise. L'ovation est à la hauteur de la promesse. Trois ans plus tard, l'affaire des sous-marins australiens a enterré pour de bon l'élan de Paris, désormais bien seule sur sa "troisième voie"...
Un climat de défiance entre Paris et le reste du monde
En ce mois de septembre 2021, la France se retrouve lâchée par l'Australie, avec qui elle avait passé le « contrat du siècle » pour 12 sous-marins conventionnels, trahie par le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui ont négocié un nouveau partenariat dans son dos, et soutenue du bout des lèvres par ses plus proches alliés européens.
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Dans ce contexte, la nécessité pour les Européens de « prendre en main leur propre destin », selon les mots d’Angela Merkel en 2017, devient quasi existentielle. Dans le sabir bruxellois, on parle plutôt d’acquérir une « autonomie stratégique » – c’est-à-dire de se doter des moyens d’assurer sa défense sans l’aide de l’Oncle Sam. Adoptée par Bruxelles en 2016, cette ambition s’est élargie à d’autres domaines, tels que les politiques énergétique et numérique. Bref, un concept fourre-tout qui, d’un bout à l’autre de l’Europe, n’est pas toujours bien compris.
- « Personne n’arrive vraiment à la définir, opine Paul Maurice, chercheur au Comité d’études des relations franco-allemandes à l'Ifri. Et lorsque la France, en 2017, en a fait sa grande aspiration, certains Etats membres se sont demandé s’il ne s’agissait pas, avant tout, d’un projet hexagonal… »
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