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Accueil des demandeurs d’asile : quel rôle pour les maires ?

Interventions médiatiques |

cité par Emmanuelle François dans

  Ouest France
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En principe, les mairies n’ont pas leur mot à dire quant à l’arrivée de demandeurs d’asile dans leur territoire. En pratique, l’État cherche le soutien des municipalités, car les maires se retrouvent en première ligne.

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Lors de l’arrivée de demandeurs d’asile dans un territoire, les collectivités participent activement à leur bonne intégration en les inscrivant à l’école et en les accompagnant dans leurs démarches. Les maires sont en première ligne face à ce défi, inattendu, de l’accueil des migrants.

Généralement, d’après les quelques études faites au sujet de l’intégration des migrants, les choses se passent plutôt bien. Parfois, il y a des manifestations contre l’arrivée de ces demandeurs d’asile et un manque de soutien financier de l’État face à des trajectoires de migrations pas toujours rectilignes.

Quel rôle joue la mairie auprès des demandeurs d’asile ?

Officiellement, les demandeurs d’asile sont du ressort de l’État – qui finance leur hébergement le temps de leur demande – et non des communes. Pour le ministère de l’Intérieur,  les communes participent à la bonne installation des étrangers primo-arrivants dans leur environnement quotidien, c’est-à-dire inscrivent les enfants à l’école et soutiennent la demande de logement social et d’aides financières.

Un maire peut-il refuser l’arrivée de demandeurs d’asile ?

 Légalement, un maire ne peut pas s’opposer à l’installation de demandeurs d’asile, communique le ministère de l’Intérieur. En pratique, l’État cherche toujours l’adhésion des maires. Quand ils sont vent debout, les choses sont plus compliquées. 

Y a-t-il eu des réactions hostiles ?

Des manifestations contre la répartition des migrants de Calais, en 2016, ont réuni dans l’Ouest quelques dizaines de personnes au Mans (Sarthe) ou à Saint-Brévin (Loire-Atlantique). À Billiers, (Morbihan), un centre pressenti pour accueillir des migrants a été incendié, également en 2016.

Que se passe-t-il quand un demandeur d’asile est débouté ?

Sa présence dans un centre d’accueil est tolérée pendant un mois, puis est considérée comme « indue ». Il n’y a pas de temps moyen avant une reconduite à la frontière. Selon le ministère, 4 % des places d’hébergement sont occupées par ces présences indues – les « déboutés » du droit d’asile préfèrent généralement partir pour éviter l’expulsion.

Pourquoi certains demandeurs d’asile campent-ils dans des grandes villes ?

L'État manque de solution de logement. Il y a environ 150 000 demandes d'asile en cours de procédure pour 107 000 place d'hébergement. Il y a encore les "dublinés", des demandeurs d'asile qui sont arrivés en Europe par un autre pays que la France dans lequel ils doivent déposer leur demande d'asile.

Lire l'article sur le site de Ouest France

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Matthieu TARDIS

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Ancien responsable du Centre migrations et citoyennetés de l'Ifri