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5G : la technologie Open RAN au cœur d’une nouvelle bataille entre les Etats-Unis et la Chine

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citée par Pierre Manière dans

  la Tribune
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Avec le développement de l’Open RAN, qui permet d’ouvrir le marché des infrastructures de réseaux mobiles à de nouveaux acteurs, le pays de l’Oncle Sam espère retrouver une place importante dans le segment stratégique des équipements télécoms. Mais en face, Pékin y voit un moyen de contourner les sanctions américaines qui ciblent ses industriels, et notamment ses équipementiers Huawei et ZTE.

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La bataille pour la maîtrise des réseaux 5G se poursuit entre les Etats-Unis et la Chine. Ce bras de fer se concentre aujourd'hui sur une technologie en plein développement : l'Open RAN. Celle-ci concerne le réseau d'accès radio (RAN, pour Radio Access Network), qui permet la connexion entre un terminal - les smartphones notamment - et le cœur du réseau. Sur ce créneau, les équipementiers télécoms fournissent l'intégralité des solutions matérielles et logicielles, via des solutions propriétaires fermées. Mais l'Open RAN veut rebattre les cartes. Son objectif est de permettre à des myriades d'autres acteurs spécialisés de fournir les différentes briques technologiques nécessaires, avec des interfaces ouvertes. De nombreux opérateurs télécoms militent pour l'Open RAN. En France, c'est notamment le cas d'Orange. Avec l'Open RAN, les opérateurs mobiles espèrent élargir leurs éventails de sous-traitants, et ne plus dépendre d'une poignée d'équipementiers télécoms. Une plus grande concurrence sur ce segment doit leur permettre, sur le papier, de réduire les coûts.

L'Open RAN est devenu, pour beaucoup, un impératif pour éviter que le marché des équipements télécoms ne devienne un duopole entre Ericsson et Nokia, depuis que Huawei s'est fait exclure de nombreux marchés de la 5G. Les Etats-Unis veulent retrouver leur souveraineté Les Etats-Unis, eux, militent fortement pour l'Open RAN. Le pays de l'Oncle Sam poursuit deux objectifs. Il s'agit d'abord de mettre Huawei, accusé d'espionnage pour le compte de Pékin, définitivement hors-jeu. Mais l'objectif est aussi, pour Washington, de permettre au pays de retrouver sa souveraineté dans les équipements télécoms et les infrastructures de réseaux 5G. De fait, les Etats-Unis n'ont plus d'équipementiers télécoms. Au contraire des Européens, qui possèdent le Finlandais Nokia et le Suédois Ericsson. Mais aussi de la Chine qui, outre Huawei, dispose du géant ZTE.

Pour Washington, l'Open RAN constitue « une opportunité pour le leadership technologique américain », souligne l'Institut français des relations internationales (Ifri), dans une note publiée au début du mois. Les Etats-Unis comptent, ici, sur d'importants apports de leurs champions technologiques.

 

« L'importance du logiciel et de la virtualisation, au cœur de l'Open RAN, joue en faveur des forces américaines, explique la note de l'Ifri. Le marché du cloud, indispensable dans la virtualisation et ''cloudification" des réseaux, est en effet dominé par les grandes entreprises américaines comme Amazon Web Services, Google, Microsoft Azure ou Oracle, dont l'importance dans les télécoms au sens large et dans les projets Open RAN en particulier semble devoir croître. » La Chine très présente dans l'écosystème de l'Open RAN Mais en face, la Chine ne compte pas rester les bras croisés.

Huawei ne siège certes pas dans différentes organisations internationales visant à standardiser l'Open RAN, et notamment les deux plus importantes que sont l'alliance O-RAN et Telecom Infra Project. Mais, n'en déplaise aux Américains, de nombreux opérateurs et fournisseurs chinois sont membres de ces instances, et y sont de plus en plus actifs. « China Mobile, le plus grand opérateur public chinois, est même l'un des cinq membres fondateurs de l'alliance O-RAN, souligne l'Ifri. Il dispose de sièges permanents au conseil d'administration ainsi que de droits de véto, et co-préside dix de ses quatorze groupes de travail. »

Ce n'est pas tout. « L'alliance O-RAN compte même de nombreuses entreprises chinoises sous sanctions américaines (parfois en raison de leurs liens avec le Parti communiste chinois ou l'armée), telles que Inspur, SMIC, Kindroid, Phytium, H3C, et les trois opérateurs publics China Mobile, China Telecom et China Unicom », poursuit l'Ifri. Cette situation provoque d'ailleurs des tensions. [...]


> Lire l'article dans son intégralité sur le site de La Tribune, et la note citée sur le site de l'Ifri.

 

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Mathilde VELLIET

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