Washington-Téhéran : fin 2022, la réconciliation impossible ?
Les relations entre les Etats-Unis et la République islamique restent marquées par l’histoire. Côté iranien, le renversement du Premier ministre Mohammad Mossadegh en 1953 pèse lourdement dans la perception des Etats-Unis. Côté américain, les événements liés à la révolution islamique de 1979 sont encore un traumatisme après plus de quarante ans. La conclusion d’un accord encadrant le développement nucléaire iranien, dit Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) en juillet 2015 constituait la première étape d’une éventuelle réconciliation. Las, elle se trouva interrompue par le retrait des Etats-Unis de l’accord et l’application d’une politique de « pression maximale » par l’administration Trump en 2018.
Les négociations avaient repris avec l’arrivée de l’administration Biden, mais elles se sont heurtées, côté Etats-Unis, à l’opposition de nombreux élus du Congrès et, côté iranien, à celle du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Des développements importants sont intervenus depuis l’été 2022. D’une part, le gouvernement iranien a maintenu des exigences inacceptables pour les autres négociateurs (membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne), faisant douter de sa volonté réelle de ressusciter le JCPOA. Aux Etats-Unis, les questions iraniennes étaient pourtant restées soigneusement ignorées pendant la campagne pour les élections de mi-mandat, afin de ne pas gêner l’avancée des discussions. Le vaste mouvement de contestation populaire qui a suivi le meurtre de Mahsa Amini le 16 septembre (et qui se poursuit à l’heure actuelle) a renforcé l’inflexibilité du gouvernement de Téhéran. Mi-octobre, l’Union européenne déclarait les négociations totalement interrompues.
Côté américain, l’heure est désormais au raidissement. Washington œuvre pour garantir la liberté d’expression iranienne sur Internet et renforce sa politique de sanctions. De son côté, le gouvernement iranien cherche désormais à bénéficier du soutien de la Russie en se montrant de plus en plus actif sur le théâtre ukrainien.
A l’automne 2022, la réconciliation entre Washington et Téhéran semble de plus en plus improbable.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Washington-Téhéran : fin 2022, la réconciliation impossible ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL'économie américaine
Après le Covid-19, l’économie américaine a retrouvé un dynamisme remarquable à tous niveaux (croissance, emploi, système financier), en dépit de l’inflation.
L'élection de Kemi Badenoch au Royaume-Uni. Fin de la "trumpisation" chez les Tories ?
De même que la domination des idées du candidat républicain dans la campagne présidentielle aux États-Unis a conduit à diagnostiquer une « trumpisation de la politique américaine », les observateurs déplorent au Royaume-Uni, depuis l’exercice du pouvoir par Boris Johnson, une tendance à la « trumpisation du parti conservateur ».
Le vote religieux dans les présidentielles américaines 2024
Blandine Chelini-Pont, l’une des meilleurs spécialistes du sujet, nous donne ici son analyse des évolutions de l’électorat religieux pour les élections de novembre 2024.
Le programme économique de Kamala Harris
Depuis qu’elle a reçu la nomination démocrate suite à la décision du président Joe Biden de se retirer de la course présidentielle américaine de 2024, la vice-présidente Kamala Harris s’efforce de définir sa propre plateforme politique pour attirer les électeurs dans le temps limité qui reste avant l’élection du 5 novembre. Étant donné que l’économie est un enjeu central pour les électeurs américains, Harris a élaboré plusieurs propositions dans ce domaine.