Les républicains et la politique étrangère américaine après Trump : entre néo-isolationnisme et rivalité avec la Chine

Dans l’après-guerre, le Parti républicain a oscillé entre des politiques étrangères idéalistes voire néo-conservatrices, d’une part, et réalistes d’autre part. Avec l’élection de Donald Trump en 2016, le courant isolationniste, hérité de Monroe (1823), est revenu sur le devant de la scène. Pendant son mandat, le président populiste a privilégié une démarche néo-isolationniste fondée sur des conceptions nationalistes et sur un comportement unilatéraliste et non interventionniste, favorisant le court terme et le transactionnel. Elle se fait l’écho de son positionnement ultra-conservateur en politique intérieure.

Cette « doctrine Trump » a connu un moment de conceptualisation important lors de la Conférence sur le conservatisme nationaliste qui s’est tenue en juillet 2019 à Washington. Elle semble avoir largement conquis le Parti, au point de pouvoir être désormais considérée comme la norme, la nouvelle manière d’être « réaliste » en matière de relations étrangères. Si Donald Trump parvient à se représenter lors des élections présidentielles de 2024, il est probable qu’il renchérira en proposant une ligne isolationniste encore plus marquée. À défaut, la relève est prête, avec des profils qui affichent cette même ligne de façon plus ou moins sincère, tels que Josh Hawley, sénateur du Missouri, ou Tom Cotton, sénateur de l’Arkansas.
Ce néo-isolationnisme entre pourtant en contradiction avec l’hostilité désormais bipartisane à Washington envers la Chine. Comment lutter contre un nouvel ennemi systémique, tout en prônant un retrait des affaires du monde ? Si l’administration Biden poursuit une attitude de fermeté vis-à-vis de Pékin, les républicains pourraient saisir cette opportunité de sortir du trumpisme et de la polarisation en refaisant nation avec leurs opposants, comme au temps de la guerre froide contre l’Union soviétique.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les républicains et la politique étrangère américaine après Trump : entre néo-isolationnisme et rivalité avec la Chine
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes États-Unis de Trump, adversaires stratégiques et idéologiques de l’Europe
Le pire cauchemar sécuritaire des Européens semble se produire : mardi 18 février 2025, les ministres des affaires étrangères américain et russe Marco Rubio et Sergueï Lavrov se sont retrouvés en Arabie saoudite pour engager la normalisation des relations entre leurs deux pays. La réunion avait aussi pour objectif de mettre en place des négociations de paix pour l’Ukraine. Susceptibles d’affecter tout le vieux continent, les échanges se sont néanmoins déroulés sans les Européens ni les Ukrainiens.
L’autoritarisme trumpien mènera-t-il à une crise constitutionnelle ?
Depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, le président Donald Trump a signé une soixantaine de décrets (executive orders) pour mettre en œuvre l’ensemble de son programme politique. De nombreuses autres mesures ont aussi été engagées par la Maison-Blanche et le nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (Department of Government Efficiency, DOGE) dans le cadre de ces décrets.
Trump 2 : les fondamentaux de la nouvelle guerre commerciale
C’est par un communiqué du 1er février 2025 que le président Trump a annoncé la mise en place de taxes de 10 % sur les produits chinois et de 25 % sur les produits canadiens et mexicains . Si les premières sont appliquées par décret exécutif depuis le 4 février, les secondes ont obtenu un sursis de 30 jours. L’annonce de sanctions contre les produits de l’Union européenne (UE) serait, quant à elle, imminente.
Entre nationalistes conservateurs et tech-libertariens : les idées d’extrême droite dans l’administration Trump 2
Les responsables et les conseillers de l’administration Trump 2 représentent des courants idéologiques divers et, pour certains, relativement nouveaux à Washington.