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Les coalitions partisanes en Turquie avant l’AKP, une culture politique inaccomplie

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Les élections turques de 2023, un double scrutin présidentiel et parlementaire, coïncident avec le 100e anniversaire de la République fondée par Mustafa Kemal. Depuis la révision constitutionnelle de 2017, le régime parlementaire a été aboli en Turquie au profit d’un présidentialisme fort, faisant de l'élection présidentielle le moment charnière de la politique turque. 

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Necmettin Erbakan, président-fondateur du MSP, Süleyman Demirel, président de l’AP et Alparslan Türkeş, président-fondateur du MHP, réunis pour des pourparlers de coalition à la Grande Assemblée nationale de Turquie à Ankara le 10 juillet 1977.
Necmettin Erbakan, président-fondateur du MSP, Süleyman Demirel, président de l’AP et Alparslan Türkeş, président-fondateur du MHP, réunis pour des pourparlers de coalition à la Grande Assemblée nationale de Turquie à Ankara le 10 juillet 1977.
© İlhan Kuyucu/Anadolu Ajansı
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Cette élection se fait au suffrage universel seulement depuis 2014, et le système partisan s’adapte progressivement à ces nouvelles conditions. L’alliance de l’opposition s’est ainsi pour la première fois mise d’accord en 2023 sur un candidat commun.

Les alliances en vue des élections législatives ont en revanche une longue histoire en Turquie, qu’il convient de rappeler pour raisonner sur la dynamique présente. Nous nous intéresserons ici aux périodes où la vie politique turque a été dominée par des coalitions gouvernementales, depuis l’avènement du multipartisme à la fin des années 1940, jusqu’au triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002. Le parti de Recep Tayyip Erdoğan gouverne seul depuis cette date, sans avoir besoin de partenaires de coalition au sein du gouvernement, et en se présentant justement comme le garant de la stabilité du pays face au risque du désordre associé à ces dernières.

Il s’agit alors de saisir les raisons de l’instabilité gouvernementale au temps des coalitions, plus particulièrement dans les années 1970 et 1990. Trois grandes explications émergent : la fragmentation partisane du champ politique, sa polarisation idéologique, et enfin les défaillances du cadre institutionnel parlementariste. Ce bilan critique des coalitions ne doit cependant pas occulter leur apport dans le cadre d’une réflexion sur l’approfondissement démocratique. Les gouvernements multipartites permettent un partage du pouvoir dans les sociétés divisées et préviennent les dérives autoritaires. La mise en place d’un régime hyper-présidentiel en Turquie a progressivement marginalisé ce débat, qui ressurgit en 2023 grâce aux efforts de l’opposition pour s’unir et au souhait qu’elle exprime de revenir au parlementarisme.

 

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ISBN / ISSN

979-10-373-0709-5

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Les coalitions partisanes en Turquie avant l’AKP, une culture politique inaccomplie

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Dorothée SCHMID

Intitulé du poste

Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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Mosquée Süleymaniye, Istanbul, Turquie
Programme Turquie/Moyen-Orient
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Le programme Turquie/Moyen-Orient de l’Ifri fournit une expertise sur l’évolution des systèmes politiques, des sociétés et des économies de la région. Il se focalise d’une part sur les évolutions en Turquie et au Levant (influences turque et iranienne, risque de morcellement des États de la région, recompositions diplomatiques), et également au Maghreb (insertion du Maghreb dans les circuits mondiaux, relations politiques et économiques avec l’Europe et avec l’Afrique sub-saharienne…).

Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?

Date de publication
14 octobre 2024
Accroche

Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.

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Un Moyen-Orient entre guerres et recomposition

Date de publication
26 août 2024
Accroche

Dans un Moyen-Orient chaotique, la date du 7 octobre 2023 marque un tournant majeur qui peut conduire à un embrasement de toute la zone. La guerre à Gaza intervient dans une situation déjà en pleine évolution caractérisée par l’affirmation de l’autonomie stratégique de plusieurs puissances régionales de même que par un basculement géopolitique au profit de la Russie et de la Chine.

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Iran et Israël : meilleurs ennemis

Date de publication
07 juillet 2024
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L’attaque de missiles iraniens sur le sol israélien le 13 avril 2024, suivie par une riposte d’Israël visant une base militaire proche d’un des principaux sites nucléaires iraniens, fut le point d’orgue d’une guerre multiforme qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies. Alors qu’Israël entretenait les meilleures relations, diplomatiques et même militaires, avec l’Iran du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est apparu très vite qu’il n’en serait pas de même avec la République islamique.

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La France a-t-elle encore une politique arabe ?

Date de publication
03 mai 2024
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Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.

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Necmettin Erbakan, président-fondateur du MSP, Süleyman Demirel, président de l’AP et Alparslan Türkeş, président-fondateur du MHP, réunis pour des pourparlers de coalition à la Grande Assemblée nationale de Turquie à Ankara le 10 juillet 1977.
© İlhan Kuyucu/Anadolu Ajansı

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Les coalitions partisanes en Turquie avant l’AKP, une culture politique inaccomplie , de L'Ifri par
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