Le débat du TTIP en Allemagne
L’économie allemande se caractérise par une très grande ouverture sur le monde, beaucoup plus que d’autres pays européens comme la France. Sa réussite économique dépend donc fortement de l’intensité des échanges commerciaux qu’elle entretient avec le reste du monde dans lesquels les États-Unis jouent un rôle primordial. Dans cette perspective, il semblerait logique que Berlin appelle de ses voeux la signature d’un accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne.
Pourtant, un tel accord est loin de faire l’unanimité. C’est en effet en Allemagne que le TTIP rencontre à la fois le plus grand intérêt et le plus grand rejet dans l’UE. Les défenseurs d’un tel accord soulignent sans cesse l’impact positif que ce dernier pourrait avoir sur le revenu par habitant que ce soit aux États-Unis ou en Europe.
Les critiques en Allemagne se concentrent, quant à elles, principalement sur la question de la protection de l’investissement et sur les conséquences qu’elle pourrait avoir en Allemagne. Elles portent également sur la qualité des aliments qui serait censée chuter après la signature de l’accord. Certaines pensent également que la signature d’un tel accord conduira à une marginalisation des pays en développement ainsi qu’à une dégradation de l’environnement.
Même au sein de la classe politique allemande, le TTIP est loin de remporter l’unanimité. Alors que la coalition gouvernementale est globalement favorable au TTIP, malgré les réticences initiales du SPD qui a formulé des conditions à l’acceptation du TTIP, certains partis d’opposition comme Die Grünen et Die Linke sont fortement opposés à un tel projet.
Spécialiste des questions relatives au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), le Professeur Gabriel Felbermayr est actuellement directeur de l’Ifo Zentrum für Außenwirtschaft et professeur d’économie, et en particulier, d’économie internationale à la Ludwig-Maxililians-Universität de Munich.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le débat du TTIP en Allemagne
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe FDP – un parti de gouvernement dans l’opposition à son propre gouvernement ?
Avant l’éclatement de la coalition feu tricolore le 6 novembre 2024, le parti libéral-démocrate (FDP) se trouvait déjà en difficulté dans les sondages et en baisse de popularité depuis son entrée au gouvernement en décembre 2021.
L’Allemagne face aux bouleversements géopolitiques mondiaux. Des réponses insuffisantes
Les images horribles du massacre perpétré contre les Israéliens le 7 octobre 2023, les souffrances de la population palestinienne de Gaza, détruite et sans doute désormais inhabitable, ainsi que la terreur russe qui s’exerce sur la population civile ukrainienne depuis bientôt trois ans confrontent l’Allemagne à une vérité géopolitique qui est à l’opposé d’un monde idéal où des pays, transformés en acteurs post-nationaux, animés par le bien commun de l’humanité et le progrès social, se soumettent volontairement aux postulats des normes du droit international et le respectent.
DOSSIER - La fin de la coalition « feu tricolore » – vers des élections anticipées le 23 février 2025. Les évolutions du paysage politique en Allemagne
La coalition « feu tricolore » au pouvoir à Berlin battait sérieusement de l’aile depuis des mois en raison des dissensions affichées ouvertement entre ses trois composantes, les Sociaux-démocrates du chancelier Scholz, les Verts dont les figures de proue étaient Robert Habeck, ministre de l’Économie, et Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, et les Libéraux de Christian Lindner, ministre des Finances.
France-Allemagne : un sursaut dans l’énergie est indispensable
La France et l’Allemagne doivent surmonter leurs désaccords et travailler ensemble pour limiter les coûts de la transition et renforcer la sécurité énergétique. La complémentarité, plutôt que l’uniformisation des trajectoires, doit être recherchée. Un nouveau départ peut avoir lieu en 2025 à la suite des élections allemandes et implique plus de flexibilité et d’efficacité dans la mise en œuvre des objectifs européens, ainsi que l’ancrage systématique du principe de neutralité technologique.