Le « conservatisme » en Russie : instrument politique ou choix historique ?
Le troisième mandat de Poutine se déroule sous la bannière du « tournant conservateur ». Le Kremlin est-il finalement parvenu à définir son idéologie en faisant du conservatisme sa doctrine officielle ? Ou cette invocation du conservatisme n'est-elle qu'une manœuvre politique visant l’atteinte de certains de ses objectifs ?
Les experts russes comme étrangers restent partagés. Le présent article s’efforce de tenir compte des arguments des deux parties, tout en émettant l’hypothèse que le « tournant conservateur » ne se résume pas à une simple tactique politicienne du Kremlin. Si les autorités s’en servent fréquemment pour régler certains défis à court terme, l’adoption du conservatisme est susceptible de donner naissance à une véritable stratégie de long terme.
En politique intérieure, le discours sur le conservatisme se situe dans le prolongement de la rhétorique sur la « démocratie souveraine », et peut servir de ciment idéologique. Au plan international, une Russie conservatrice peut se révéler un partenaire plus attrayant non seulement pour les droites européennes mais également pour les pays de la région Asie-Pacifique – un argument de poids à l’heure où la politique étrangère russe exprime clairement son souhait d’opérer un « pivot vers l’Est ».
Leonid Poliakov est docteur en philosophie et professeur au Département de science politique au Haut Collège d'Économie de Moscou.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le « conservatisme » en Russie : instrument politique ou choix historique ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesDissuasion nucléaire russe : état des lieux et perspectives
Dimitri Minic, chercheur au centre Russie/Eurasie à l'Ifri, analyse la dissuasion nucléaire russe en présentant un état des lieux et les perspectives de celles-ci. Apportant un recul historique, il amène une compréhension de l'utilisation par le Kremlin de cette dissuasion depuis le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine en février 2022 et la dernière publication de la doctrine nucléaire russe.
Recension : The Russian Way of Deterrence: Strategic Culture, Coercion and War (D. Adamsky)
Dans l'ouvrage "The Russian Way of Deterrence: Strategic Culture, Coercion, ans War", Dmitry Adamsky offre une compréhension de la "dissuasion à la russe". Il s'appuie sur la littérature militaire russe et sur une approche mêlant théorie et culture stratégique.
La guerre en Ukraine : quelles alternatives à la "guerre d'usure" ?
Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/Eurasie à l'Ifri, analyse le contexte de la guerre en Ukraine en novembre 2024 avec l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis de Donald Trump mais aussi les résiliences et les fragilités de la Russie et de l'Ukraine.
Les commandants russes de la guerre en Ukraine : purges, remaniements et mécontentements
Les remaniements du haut commandement militaire russe au cours de la guerre en Ukraine ont eu lieu de manière inégale, aussi bien dans le temps que dans les structures des forces armées. Les motifs et le calendrier des décisions prises par Vladimir Poutine concernant les cadres de l’armée défient souvent toute logique.