Entre citoyenneté et classe moyenne : les défis du futur président

Le rôle de plus en plus important joué par l’argent dans la campagne électorale américaine pousse nombre d'auteurs à s'interroger sur l'état de la démocratie et le fonctionnement des institutions aux Etats-Unis. Alors qu’une part infime d'Américains use de ses moyens financiers pour exercer une influence démesurée sur la vie politique du pays, la désillusion gagne les rangs de la classe moyenne.

Favorisés par la réduction du concept de corruption et la quasi-disparition des plafonds de financement des campagnes électorales, les Américains les plus aisés exercent aujourd’hui une influence démesurée sur le système politique des Etats-Unis. Ils remodèlent à leur profit aussi bien les programmes électoraux proposés par les politiques que les modes d’interaction des administrations, des systèmes juridiques et financiers avec les citoyens. En contradiction avec le projet des Pères fondateurs, l’argent est devenu aujourd’hui la valeur centrale de la philosophie politique du pays.
Les ménages de la classe moyenne sont les victimes de cette dérive. Cols blancs et cols bleus, dont les emplois sont par ailleurs délocalisés, font face à un endettement croissant. L’instabilité économique dans laquelle ils se trouvent plongés produit une forte désillusion par rapport aux institutions et au système politique.
Les deux dernières présidences démocrates n’ont pas réussi à enrayer cette évolution, bien au contraire. Dans la campagne pour les présidentielles de novembre 2016, il semblerait que seuls les mouvements populistes de droite (Tea parties) et de gauche (Occupy Wall Street, actif en 2012) puissent apparaître comme des voies de renouvellement possibles pour les Américains ne faisant pas partie de l’élite.
Avocat au barreau de Washington, Renaud Beauchard s’appuie sur les ouvrages récents de penseurs américains (notamment Lawrence Lessig, Zephyr Teachout, Wendy Brown, Jeffrey Winters, Francis Fukuyama, David Graeber, Christopher Lasch et Barbara Ehrenreich) pour dénoncer l’état de la société et des institutions américaines.
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