Egypte 2017 : vers de nouvelles turbulences ?
En ce début d’année 2017, l’ordre règne en Egypte au prix d’une répression qui dépasse largement les Frères musulmans, mouvement qualifié de terroriste, et qui touche aussi des acteurs de la révolution du 25 janvier 2011. Cependant la menace terroriste persiste, au Sinaï et même dans l’agglomération du Caire comme en témoigne l’attaque du 11 décembre 2016 contre une église copte. Un malaise est perceptible dans l’opinion publique qui critique ouvertement le gouvernement, voire le président Sissi lui-même. La période de Sissimania semble maintenant révolue.
Malgré ce retour à l’ordre, l’économie égyptienne demeure sinistrée. La croissance n’a pas repris, le secteur du tourisme est en berne, le chômage croît, le taux d’inflation reste fort, des pénuries apparaissent, les réserves de change s’effondrent. L’importation de produits de première nécessité n’est rendue possible que grâce à l’accord conclu en 2016 avec le Fonds monétaire international et l’aide massive des pays du Golfe, essentiellement l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Cependant l’Egypte, après une éclipse de cinq ans, effectue un retour sur la scène internationale. Ses relations avec les Etats-Unis, exécrables sous le mandat du président Obama, semblent se décrisper avec l’arrivée du président Trump. Par ailleurs le président Sissi s’est engagé dans une politique de diversification de ses relations et a effectué une véritable réorientation de sa politique étrangère, en renouant des relations fortes avec la Russie et en faisant de la France un allié stratégique. Les relations avec l’Arabie saoudite, qui a apporté au régime militaire égyptien un soutien politique et financier important, restent denses mais l’apparition de nombreux irritants peut les mettre en danger. L’Egypte entend profiter de sa présence au Conseil de sécurité pour retrouver sa place de puissance régionale.
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