The Economic Pillar of Korea’s New Southern Policy: Building on Existing Assets

La “New Southern Policy” (NSP) de la République de Corée repose avant tout sur la recherche d’une diversification de ses partenariats. Dans le domaine économique, le besoin apparaît certes moins pressant que dans la sphère diplomatique et de sécurité, où la domination des quatre grands acteurs que sont les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie est écrasante.
Même si les relations économiques entre la Corée et ses partenaires du « Sud » – Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et Inde – semblent déjà relativement solides, des marges de progression demeurent. Tout d’abord, force est de constater que l’activité économique coréenne dans l’ASEAN est fortement concentrée sur le Vietnam, au détriment des autres pays. Deuxièmement, l’Inde demeure un partenaire économique de moindre importance pour la Corée, constituant jusque-là le maillon faible de la relation avec le Sud. Troisièmement, hormis à travers l’aide publique au développement (APD), les pouvoirs publics ont joué jusqu’à présent un rôle limité dans le développement des relations économiques.
Toute la question est de savoir quelle peut être la valeur ajoutée de la NSP au-delà des relations économiques déjà solides développées par le secteur privé. A travers cette stratégie, les pouvoirs publics coréens soutiennent financièrement les activités des entreprises privées dans les pays du « Sud » avant tout dans des secteurs où elles ne se seraient pas nécessairement lancées seules. La diversification n’est donc pas uniquement géographique mais également sectorielle. L’accent est mis en particulier sur les projets de développement d’infrastructures, et notamment sur des activités de niche telles que les « villes intelligentes ».
Outre le soutien financier, le gouvernement coréen agit également de manière indirecte à travers la signature de divers accords commerciaux préférentiels (accords de libre-échange ou partenariats économiques) dont le tout récent Grand Partenariat Economique Régional (Regional Comprehensive Economic Partnership – RCEP) conclu fin 2020.
Les chances de succès de la NSP sont relativement élevées tout d’abord parce qu’elle peut s’appuyer sur des bases solides mais aussi dans la mesure où les objectifs des pouvoirs publics sont en parfaite cohérence avec ceux des entreprises privées. Par ailleurs la priorité donnée aux projets d’infrastructure correspond aux attentes des pays récipiendaires, en tête desquels l’ASEAN. La principale faiblesse de la stratégie est de ne pas s’appuyer sur un argumentaire solide et convaincant qui en accroîtrait l’attractivité aux yeux des pays-cibles. Cette difficulté va toutefois bien au-delà de la dimension économique de la NSP et nécessiterait d’être traitée de manière plus générale.
Cette publication est disponible en anglais uniquement : The Economic Pillar of Korea's New Southern Policy
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesAccélération de la transition énergétique de l’Inde : le défi de la flexibilité des réseaux au cœur des enjeux
L’Inde augmente rapidement sa capacité en énergies renouvelables (EnR), ajoutant 15 à 20 GW par an, mais l’objectif ambitieux de 500 GW de capacité non fossile d’ici 2030 est menacé si le rythme de déploiement des EnR ne s’accélère pas.
La posture de défense française face aux défis de l'Indo-Pacifique
Le groupe aéronaval (GAN) autour du porte-avions Charles de Gaulle se déploie actuellement dans les eaux de l’Indo-Pacifique. La mission Clémenceau 2025 le conduira dans l’océan Indien et jusqu’en Asie orientale, démontrant la volonté et la capacité de la France de défendre la liberté de navigation et d'accès aux espaces communs.
Le Mexique et le Panama dans la dynamique Indo-Pacifique. Quels enjeux pour la France ?
L’Amérique centrale, théâtre croissant de la rivalité sino-américaine, renferme des enjeux significatifs en termes d’accès à l’espace indopacifique pour la France.
L’Inde en quête d’émancipation économique face à la Chine
En octobre 2024, la rencontre entre le Président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi a amorcé un réchauffement entre les deux géants asiatiques. La forte dépendance économique de l’Inde vis-à-vis de la Chine a-t-elle joué un rôle dans ce dégel diplomatique ?