Le grand jeu de Poutine
Le conflit syrien, les attentats, la coalition contre Daech, l'avion russe abattu par la Turquie et les tensions qui en découlent... où en est la politique étrangère de la Russie? Poutine maîtrise-t-il le jeu ? Autour de Christine Ockrent, les invités apportent leur éclairage sur la situation actuelle.
Hollande va-t-il convaincre les Russes ?
François Hollande poursuit ce jeudi son marathon diplomatique en vue d'une coalition élargie pour lutter contre Daesh. Il s'est rendu en Russie pour rencontrer son homologue Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin prône depuis fin juin la création d'une coalition antiterroriste élargie comprenant notamment l'Iran, la Turquie et les pays arabes pour combattre l'État islamique en Syrie. Cette dernière pourrait toutefois pâtir des récentes tensions entre Moscou et Ankara, après la destruction mardi d'un chasseur russe par l'armée turque, membre de l'Otan. Au vu de ces éléments, François Hollande réussira-t-il à gagner cette étape cruciale pour consolider la coalition contre l'EI ?
« La Russie touche sur le dossier syrien les fruits de sa constance »
A la suite de la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine « il vaut mieux parler d’effort de coordination » que de coalition militaire estime Thomas Gomart dans un entretien avec Laurent Marchand d’Ouest France.
" Le problème c’est que les objectifs de guerre de la France en Syrie ne sont pas les mêmes que ceux de Poutine. Pour Paris, c’est la destruction de Daech ; pour Moscou, c’est le maintien du régime de Bachar, le mot important étant « régime », et le fait de contenir ce que les Russes considèrent comme une poussée wahhabite, qui n’est pas uniquement le fait de Daech."...
Lire la partie 1 de l'interview : "Aux yeux de Moscou, la Turquie est l'un des soutiens de Daech"
La présidence allemande de l’OSCE en 2016 : Vers un renouement du dialogue avec la Russie ?
De par sa composition unique – cinquante-sept Etats membres de la sphère euro-atlantique, dont les Etats-Unis et la Russie –, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) représente en théorie le cadre idéal pour discuter de questions de sécurité paneuropéennes. L’OSCE reste en effet l’un des rares forums de dialogue institutionnalisés entre les pays occidentaux et Moscou, et le seul à également inclure Washington.
Politique étrangère : la France change de pied
Avec la décision de François Hollande de participer à une « grande et unique coalition » contre Daesh, la politique étrangère française effectue un changement de position à la suite des attentats du 13 novembre. Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, l’analyse dans le cadre de ce débat avec Yves Pozzo di Borgo et Kattar Abou Diab.
État et milieux d'affaires en Russie
Dans la Russie contemporaine, les milieux économiques et politiques sont étroitement imbriqués. Leurs relations ont néanmoins revêtu des formes très diverses au cours de l’histoire récente. Dans la période de transition des années 1990, les milieux d’affaires se sont montrés particulièrement actifs et ont même supplanté l’État dans de nombreux domaines. Par la suite, l’État a « pris sa revanche » : il a récupéré et a renforcé ses positions politiques et économiques.
Syrie : « Moscou veut conjuguer démonstration de puissance et réalisme diplomatique »
Directeur de l'Ifri, Thomas Gomart a assisté au récent discours de Vladimir Poutine devant le club Valdaï. Il décrypte la politique du Kremlin, en particulier sur le dossier syrien.
Visite du Président Poutine à Paris
La France, les Etats-Unis, la Russie face au dossier syrien. Les choses bougent-elles ? Dominique Moïsi, géopoliticien, professeur au King's College de Londres, conseiller spécial à l'Ifri est l'invité du Club de la presse. Il est interrogé par Michèle Cotta, Robert Namias et Gérard Carreyrou.
La Russie, une puissance faible ou forte ?
En Syrie, le régime de Bachar el-Assad regagne du terrain grâce aux frappes russes. En Ukraine, le jeu trouble de Moscou empêche toute stabilisation du pays. Que cherche vraiment Vladimir Poutine, dont les ressources s’estompent avec la baisse des prix du pétrole. Le président russe a-t-il les moyens de son ambition : remettre durablement son pays sur le devant de la scène mondiale ? La Russie est-elle une puissance forte ou faible ?
Invités :
- Tatiana Kastouéva-Jean, chercheur, responsable du Centre Russie/NEI de l'IFRI. Coordinatrice du numéro de la revue Politique étrangère consacrée à «La Russie, une puissance faible ?»
- Isabelle Facon, maître de conférences à la Fondation pour la recherche stratégique
- Olga Kokorina, vice-présidente de l’Association «Russie-Libertés»
- Zoïa Svetova, journaliste au site «Russie ouverte» en ligne de Moscou
Le plan secret de Poutine en Syrie
"Malgré les tonnes d'armement livré par les Russes, la Syrie de Hafez el-Assad a continué à mener sa propre partition dans la région", selon Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie-NEI de l'Ifri. "De la même manière, depuis le début de la guerre civile syrienne, les Russes étaient frustrés quant à leur influence limitée sur Bachar el-Assad. Ils cherchaient à avoir une emprise plus forte sur lui."
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