Les causes des sanctions internationales contre la Russie décryptées
Comment en est-on arrivé aux sanctions contre la Russie? Où sont les responsabilités? L’Union européenne (UE) et l’OTAN se sont-elles trop étendues? Existe-t-il un problème Poutine, y a-t-il une mauvaise compréhension du personnage de la part des Occidentaux? Autant de questions auxquelles tentent de répondre les invités.
Si Poutine s'enlise en Syrie...
En l'espace de quelques semaines, Moscou a déjà atteint l'un de ses objectifs : stopper le recul de l'armée syrienne, consolider Bachar al-Assad et relancer une dynamique du côté du pouvoir syrien, revenu dans le jeu diplomatique. Au-delà, l'objectif est géostratégique. "La Russie effectue une démonstration de force à destination des Européens, pour mieux leur prouver leur incapacité à projeter une armée au-delà de leurs frontières, observe Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
La guerre en Syrie, un conflit international d'un nouveau genre
Pour Julien Nocetti, cette intervention [de la Russie] «sans mandat onusien mais “à la demande de l’État syrien” constitue, en outre, une forme de pied de nez aux Américains en matière d’interventionnisme». Il précise: «Le langage utilisé par Moscou pour justifier son opération militaire emprunte d’ailleurs à la terminologie utilisée par les Américains pour décrire leur invasion de l’Irak [en 2003]».
Le grand jeu de Poutine
Le conflit syrien, les attentats, la coalition contre Daech, l'avion russe abattu par la Turquie et les tensions qui en découlent... où en est la politique étrangère de la Russie? Poutine maîtrise-t-il le jeu ? Autour de Christine Ockrent, les invités apportent leur éclairage sur la situation actuelle.
« La Russie touche sur le dossier syrien les fruits de sa constance »
A la suite de la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine « il vaut mieux parler d’effort de coordination » que de coalition militaire estime Thomas Gomart dans un entretien avec Laurent Marchand d’Ouest France.
" Le problème c’est que les objectifs de guerre de la France en Syrie ne sont pas les mêmes que ceux de Poutine. Pour Paris, c’est la destruction de Daech ; pour Moscou, c’est le maintien du régime de Bachar, le mot important étant « régime », et le fait de contenir ce que les Russes considèrent comme une poussée wahhabite, qui n’est pas uniquement le fait de Daech."...
Lire la partie 1 de l'interview : "Aux yeux de Moscou, la Turquie est l'un des soutiens de Daech"
Hollande va-t-il convaincre les Russes ?
François Hollande poursuit ce jeudi son marathon diplomatique en vue d'une coalition élargie pour lutter contre Daesh. Il s'est rendu en Russie pour rencontrer son homologue Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin prône depuis fin juin la création d'une coalition antiterroriste élargie comprenant notamment l'Iran, la Turquie et les pays arabes pour combattre l'État islamique en Syrie. Cette dernière pourrait toutefois pâtir des récentes tensions entre Moscou et Ankara, après la destruction mardi d'un chasseur russe par l'armée turque, membre de l'Otan. Au vu de ces éléments, François Hollande réussira-t-il à gagner cette étape cruciale pour consolider la coalition contre l'EI ?
La Turquie et la Russie au bord de la rupture
Les Turcs ont abattu un chasseur qui aurait violé leur espace aérien près de la frontière syrienne. Un incident qui a mis Vladimir Poutine très en colère.
Dossier dans ce journal avec Marc Crépin à Moscou, Jérôme Bastion à Istanbul et le commentaire de Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie à l'IFRI.
Politique étrangère : la France change de pied
Avec la décision de François Hollande de participer à une « grande et unique coalition » contre Daesh, la politique étrangère française effectue un changement de position à la suite des attentats du 13 novembre. Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, l’analyse dans le cadre de ce débat avec Yves Pozzo di Borgo et Kattar Abou Diab.
Syrie : « Moscou veut conjuguer démonstration de puissance et réalisme diplomatique »
Directeur de l'Ifri, Thomas Gomart a assisté au récent discours de Vladimir Poutine devant le club Valdaï. Il décrypte la politique du Kremlin, en particulier sur le dossier syrien.
La Russie, une puissance faible ou forte ?
En Syrie, le régime de Bachar el-Assad regagne du terrain grâce aux frappes russes. En Ukraine, le jeu trouble de Moscou empêche toute stabilisation du pays. Que cherche vraiment Vladimir Poutine, dont les ressources s’estompent avec la baisse des prix du pétrole. Le président russe a-t-il les moyens de son ambition : remettre durablement son pays sur le devant de la scène mondiale ? La Russie est-elle une puissance forte ou faible ?
Invités :
- Tatiana Kastouéva-Jean, chercheur, responsable du Centre Russie/NEI de l'IFRI. Coordinatrice du numéro de la revue Politique étrangère consacrée à «La Russie, une puissance faible ?»
- Isabelle Facon, maître de conférences à la Fondation pour la recherche stratégique
- Olga Kokorina, vice-présidente de l’Association «Russie-Libertés»
- Zoïa Svetova, journaliste au site «Russie ouverte» en ligne de Moscou
Soutenez une recherche française indépendante
L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.