Élections: "La droite populiste allemande s'implante aussi à l'Ouest"
Les résultats de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) lors des trois élections régionales de dimanche démontrent que la montée de la droite populiste n'est plus un phénomène cantonné à l'ex-Allemagne de l'Est. L'analyse de Nele Wissmann, de l'IFRI.
Elections en Allemagne : "L'AFD, c'est un peu le Front national version Marine Le Pen"
Barbara Kunz, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales (Ifri), a commenté lundi midi sur France Info l'entrée du parti d'extrême droite AFD dans trois parlements régionaux en Allemagne.
"Il fallait s'y attendre, a-t-elle confié. C'est un peu un processus de normalisation européenne. L'AFD, c'est un peu le Front national version Marine Le Pen. C'est un parti classique populiste de droite."
"L'électorat, c'est d'abord des gens qui ne votaient pas avant. Une majorité d'hommes, une majorité de chômeurs, analyse la chercheuse. L'AFD attire surtout des électeurs qui sont à la marge de la société. Un vote pour l'AFD, c'est un vote protestataire. On se retrouve avec un parti anti-système qui récupère un peu tous les déçus."
L’extrême droite allemande profite du virage « plus à gauche » de Merkel
Bouleversement politique outre-Rhin : le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD) a réalisé un score sans précédent dimanche 13 mars, lors d’élections régionales organisées dans trois Länder. Nele Wissmann, chercheuse au Comité d’étude des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales, commente ces résultats.
« Merkel peut-elle perdre le pouvoir à cause des réfugiés ? »
La Chancelière est en train de perdre le soutien des politiques allemandes et la confiance de ses compatriotes.
Analyse et interprétation avec Hans Stark, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes / IFRI
Elections régionales en Allemagne
Ce dimanche 13 millions d’allemands sont appelés à voter, un test pour Angela Merkel, 18 mois avant l’élection générale. Trois Etats-régions sont concernés le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et la Saxe-Anhalt.
Quels seront les enjeux de ce vote, et pour Merkel, et pour notre relation franco-allemande et pour l’Europe alors que la question des migrants a largement occupé les discours de Mme Merkel et divise toujours le pays.
Pierre Weill reçoit Nele Wissmann chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales.
Merkel et les réfugiés : la sanction politique
Elections régionales en Allemagne, comment la crise des réfugiés pèse-t-elle sur la situation politique ? Quels enjeux pour Angela Merkel ?
avec
Hans Stark, Secrétaire général du Cerfa/Ifri, Professeur à l'Université Paris-Sorbonne
Daniela Schwarzer, Directrice du programme Europe au German Marshall Fund en direct de Berlin
Claire Demesmay, Directrice du programme franco-allemand à l'Institut allemand de politique étrangère (DGAP - Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik) au téléphone depuis Berlin
Stefan Seidendorf, Directeur des études européennes à l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg
Allemagne: les déboutés du droit d’asile expulsés
Après avoir largement ouvert ses frontières aux migrants et accueilli des dizaines de milliers de personnes, l'Allemagne cherche désormais à réduire le flux migratoire et à renvoyer rapidement chez eux tous ceux qui n’ont pu obtenir le droit d'asile. À quelques mois des élections régionales, les autorités veulent convaincre que la situation est sous contrôle.
Allemagne, le défi de l'intégration
D’abord il y a eu l’euphorie de ces jours de septembre, où l’Allemagne ouvrait grand ses bras aux nouveaux arrivants. Les images de la gare de Münich – cette joie d’une nation se perçoit comme accueillante, généreuse, en train d’accomplir un devoir moral d’humanité, envers ceux qui souffrent - en l’occurrence de la guerre.
Cinq mois après, c’est le doute qui a saisi l’Allemagne – alors qu’elle pensait attirer massivement des migrants sur-diplomés, futurs médecins, avocats, cadres … des études récentes ont montré qu’une grande partie des arrivants est très faiblement qualifiée sinon illettrée. Le patronat commence dire qu’il lui faudra des années pour former ces demandeurs d’asile.
A quoi s’ajoute le traumatisme de Cologne : après cette nuit du Nouvel an, 450 plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées. Peu importe … si l’essentiels des 58 suspects sont des immigrés Algériens, Marocains fixés depuis longtemps dans la région, seuls trois nouveaux arrivants syriens ont été arrêtés. Mais pour l’opinion public ce sont bien les réfugiés de Merkel … qui sont responsables de ces violences et de ce comportement inadmissible dans un pays occidental.
Et puis il y a le coût de l’intégration à venir, 50 milliards d’euros sur 2 ans. Même pays sans chômage et avec un excédent budgétaire record n’est pas sûr de pouvoir encaisser le choc. Fin janvier, la Bild am Sonntag, titrait «est-elle toujours celle qu’il nous fait ? » en parlant de la Chancelière – dont la coalition tangue. « J’ai vécu trop longtemps derrière une clôture pour ne pas en vouloir à nouveau » rétorque Angela Merkel cette fille de l’Est – du rideau de fer, persuadée qu’elle fait le bon choix.
Nele Wissmann revient sur la politique d'intégration de l'Allemagne.
How the migrant crisis has brought Germany to a 'historical turning point'
Alors qu'Angela Merkel tente de trouver une solution à la crise migratoire avec la Turquie, les grandes questions que se posent les Allemands sont liées à l'intégration des réfugiés dans la société allemande.
Crise des migrants : l'Allemagne face au défi de l'intégration
Le principal défi du gouvernement allemand pour l'année à venir va être d'intégrer le million de réfugiés arrivés sur son territoire en 2015. Cela aura un coût.
Allemagne : tensions raciales
"2/3 des Allemands pensent que l'Allemagne est tout à fait capable d'accueillir ces réfugiés" déclare Nele Wissmann.
An Architect of the Latest Greek Bailout Navigates Germany’s Dual Roles
La crise grecque, Wolfgang Schäuble et les relations franco-allemandes : Barbara Kunz sur la réputation du ministre des Finances allemand en France
Immigration : quelle politique européenne ?
L’Allemagne a révisé à la hausse sa prévision du nombre de demandeurs d’asile pour 2015 : Nele Wissmann commente la réaction du gouvernement et de la société.
Allemagne : le primat de la règle
Une partie de l'Europe voit le gouvernement allemand en agresseur de la Grèce. Angela Merkel et Wolfgang Schäuble, eux, ont le sentiment de faire respecter les règles de droit qui fondent l'Union européenne. Mais les médias et les politiques allemands ont eux aussi défendu une ligne très dure, excédés par le cas grec. Que se passe-t-il donc avec les Allemands ?
Par Mathieu Magnaudeix
Le «Made in France» n'a jamais autant séduit les Allemands
Les exportations de produits français en direction de la première économie de la zone euro ont atteint un record de 67,5 milliards d'euros l'an dernier. Matériels de transport, équipements mécaniques et textile ont la cote outre-Rhin.
La dégradation de la relation diplomatique entre Berlin et Washington
Depuis l’année dernière, au moins officiellement, les relations entre l’Allemagne et les États-Unis se sont tendues.
En France, le «modèle» Merkel attire autant qu’il repousse
La chancelière allemande Angela Merkel, triomphalement réélue à la tête de son parti et gardienne de l’Europe, suscite autant d’attirance que de rejet en France, où son «modèle» de coalition peine à trouver une traduction. Très loin du «Ferme-la» adressé avec fracas par Jean-Luc Mélenchon sur Twitter à Mme Merkel, excédé par ses demandes de réformes pour libéraliser le pays, 72% des Français disent avoir une «bonne opinion» de l’austère chancelière, selon un sondage Ifop JDD diffusé dimanche. Présidente du parti conservateur CDU depuis 14 ans, et à la tête de l’Allemagne depuis neuf, la popularité de Mme Merkel a de quoi faire pâlir d’envie son voisin socialiste François Hollande, dont la cote - malgré une remontée en fin d’année - se traîne autour de 20%.
«Les Français voient que l’Allemagne s’en sort bien sur le plan du chômage, et Mme Merkel offre une image sérieuse», souligne Hans Stark qui dirige le comité d’études franco-allemandes de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
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