Les processus électoraux en Afrique, vecteur de démocratisation ou d'instabilité ?
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Autour de
Nicholas Cheeseman
Chercheur au Centre d’Etudes Africaines d'Oxford
Mathieu Merino
Chercheur CREPAO-CEAN, Chargé de missions d'observation électorale
Gilles Yabi
Directeur du bureau de Dakar de l'International Crisis Group
Présidence
Alain Antil / Vincent Darracq
Responsable du programme Afrique subsaharienne de l'Ifri / Chercheur invité à l'Ifri (Programme TAPIR)
Au début des années 1990, les dynamiques engagées en Afrique avaient conduit certains observateurs à annoncer une « vague de démocratisation » qui devait entraîner l’instauration du pluralisme politique, économique et syndical et l’organisation d’élections concurrentielles. Près de 20 ans plus tard, on constate que les élections se sont imposées comme la procédure légitime de la compétition politique et que le vocabulaire de la démocratie est aujourd’hui largement repris et plébiscité par la majorité des dirigeants africains ainsi que par les institutions régionales. La communauté internationale a contribué à la diffusion de cette norme démocratique en réclamant et finançant parfois à grand frais l’organisation de scrutins électoraux sur le continent.
Toutefois, malgré quelques succès, on peut aujourd’hui se demander si les élections en Afrique sont réellement un vecteur de démocratisation, notamment lorsqu'elles sont entachées d’irrégularités et ne servent qu’à légitimer des pouvoirs semi autoritaires, ou lorsqu'elles sont génératrices de violences politiques. Le passé récent nous enseigne que loin de répondre aux attentes démocratiques, les processus électoraux peuvent parfois principalement servir aux protagonistes à jauger leurs forces avant la négociation d’accords de gouvernement souvent bancals (les derniers scrutins au Kenya et au Zimbabwe), ou encore engendrer des situations de crise, comme en atteste l’actualité ivoirienne.
Contact et information : Victor Magnani - 01 40 61 60 88 / [email protected]
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