Que pense l’armée russe de sa guerre en Ukraine ? Critiques, recommandations, adaptations
L’armée russe est très critique de sa guerre en Ukraine. Non seulement de la première phase de l’opération militaire spéciale (SVO) ratée et inspirée par la théorisation du contournement, mais aussi de la phase de dissuasion stratégique qui l’a précédée.
Le constat d’un manque profond de préparation à la SVO rejoint celui d’une impréparation – et ce dans beaucoup de domaines – à conduire la guerre hétérotélique sur laquelle a découlé la SVO.
Les faiblesses de l’armée russe par rapport à l’armée ukrainienne sont globalement, et parfois assez directement, reconnues. Les élites militaires russes ont fait de nombreuses recommandations pour améliorer la conduite russe de la guerre, et se sont principalement concentrées sur les forces terrestres et les forces aérospatiales. Parallèlement, l’armée russe s’est largement adaptée (avec plus ou moins de succès) aux difficultés rencontrées depuis un an et demi en Ukraine.
Si le régime poutinien est autoritaire et s’est évertué à réduire les espaces de liberté d’expression au sein de la société, l’existence et la tolérance de certains discours de vérité à ce niveau de l’appareil militaire montrent que l’armée et l’État russes ont un potentiel d’adaptation qui ne doit pas être sous-estimé.
Dimitri Minic est chercheur au Centre Russie/Eurasie de l'Ifri. Il est docteur en histoire des relations internationales de Sorbonne Université (2021). Il est l’auteur de Pensée et culture stratégiques russes : du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine (Paris, Maison des sciences de l’homme, avril 2023), pour lequel il a reçu le Prix Thibaudet.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Que pense l’armée russe de sa guerre en Ukraine ? Critiques, recommandations, adaptations
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie, a contribué au RAMSES 2025 avec l'article « La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord » pages 192 - 195.
Moldova’s Foreign Policy after 2024 Presidential Elections: Staying on the EU Path, Moving Eastwards or Becoming Multi-vector?
L'avenir de la politique étrangère de la Moldavie sera mis à l'épreuve lors des prochaines élections présidentielles du 20 octobre 2024.
Mer Noire : rivalités et enjeux de sécurité européenne
Avec l'annexion de la Crimée en 2014, puis l'invasion de l'Ukraine de février 2022, la Russie a cherché à renforcer son emprise sur la mer Noire.