Politique américaine de l'énergie et de l'environnement. D'Obama à Trump, continuité et ruptures

La marque de fabrique de l’administration du président Trump est la rupture systématique avec celle de son prédécesseur, dans le domaine de la politique étrangère comme en politique intérieure. C’est vrai tout particulièrement pour l’énergie et l’environnement.

Il existe cependant un facteur de continuité d’une administration à l’autre : l’essor de la production d’hydrocarbures dans le pays et le retour au premier plan des États-Unis dans ce secteur. De 2008 à 2015, la production de gaz naturel a augmenté de 34 %, et celle de pétrole de 88 %. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) confirme que la tendance va se poursuivre à des niveaux records pendant la prochaine décennie et au-delà. La politique n’a joué aucun rôle dans cet essor : c’est le dynamisme des opérateurs et les progrès technologiques qui ont produit ces résultats spectaculaires, et permis au secteur pétrolier d’afficher une résilience inattendue face à la tentative de l’Arabie Saoudite de sortir les producteurs américains du marché en cassant les prix. Ces acteurs privés permettent aujourd’hui au président Trump d’afficher un nouveau slogan, plus ambitieux que celui de l’indépendance énergétique : il annonce la venue de la « domination énergétique » américaine. Au-delà de la rhétorique, c’est dès maintenant une réalité : les exportations américaines de gaz naturel liquéfié (GNL), dans un marché du gaz de plus en plus global, sont déjà un facteur potentiel d’équilibre et joueront un rôle géostratégique majeur. Les exportations de pétrole, autorisées depuis 2015, sont en forte croissance et devraient, selon l’Energy Information Administration (EIA), dépasser les importations dès 2026. C’est une excellente nouvelle pour le pays, mais aussi pour le reste du monde : la production et les exportations américaines sont un gage de sécurité des approvisionnements, mais aussi de plus grande stabilité des prix.
C’est la seule. Le reste du monde est confronté à la volonté de rupture affichée dans les politiques de lutte contre le changement climatique. Cette ligne directrice inspire les tentatives de promotion du charbon, la guérilla contre les renouvelables et la politique de quasi-promotion des gaz à effet de serre (GES).
La nouvelle administration soutient activement l’utilisation du charbon, du « charbon propre » pour utiliser l’appellation consacrée, dans la production d’électricité. Il y va de la satisfaction d’une promesse électorale, qui a permis au candidat Trump de remporter l’élection dans les États du rustbelt qui ont fait basculer le collège électoral. La pente sera raide : c’est moins la politique et les réglementations de l’administration Obama qui ont entraîné l’effondrement de la production de charbon aux États-Unis (moins 30 % de 2008 à 2015) que la loi du marché et la concurrence du gaz naturel.
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