L’héritage historique d’AUKUS : les relations Australie–États-Unis–Royaume-Uni de 1900 à nos jours

La signature, en septembre 2021, du pacte AUKUS entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, a semblé reconstituer une coalition naturelle entre États « anglo-saxons ». Cette solidarité suscite des jugements contradictoires.

Pour certains, elle se place dans la lignée de l’œuvre de l’Anglo-World pour promouvoir et défendre des valeurs, et faire face aux puissances qui menacent l’ordre libéral. Pour d’autres, elle s’inscrit dans une longue histoire d’impérialismes. Pourtant, l’histoire des relations entre ces trois pays, notamment dans l’espace indopacifique, montre que les tensions et les frustrations ont été fréquentes.
Cette étude fait le point sur cette histoire souvent méconnue en France, alors qu’elle constitue un stock de références communes entre les trois pays d’AUKUS. L’angle d’analyse est celui de la politique internationale de l’Australie, au prisme de ses relations avec ses deux grands alliés et protecteurs, l’Empire britannique et les États-Unis. L’Australie a compté sur eux face aux menaces successives venues d’Asie : le Japon jusqu’en 1945, puis la Chine communiste (et le communisme en général) durant la guerre froide, et depuis la fin des années 2010.
Cette histoire ne se résume pas à un passage de relais entre les Britanniques et les Américains en Indo-Pacifique, les Australiens menant certes de vraies guerres dans la région (durant la Seconde Guerre mondiale et durant les années 1960), mais surtout en Europe et au Moyen-Orient sous la direction de leurs alliés. L’Australie s’est sentie abandonnée face au Japon en 1942 et a œuvré pour engager les États-Unis dans une « défense de l’avant » du pays en Asie du Sud-Est. Dans les années 1970, avec le retrait britannique à l’est de Suez et la fin de la guerre du Vietnam, elle s’est tournée vers l’Asie, qui devint une opportunité davantage qu’une menace, grâce à la pax asiatica post-1979 et au dynamisme de la région. Désormais, le « pivot » des États-Unis vers l’Indo-Pacifique et l’intérêt nouveau de Londres pour l’Asie font rejouer des interrogations historiques en Australie, confrontée désormais au défi d’une Chine bien plus puissante que jadis.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L’héritage historique d’AUKUS : les relations Australie–États-Unis–Royaume-Uni de 1900 à nos jours
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTransformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?
En juillet 2023, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a lancé une transformation des forces terrestres françaises intitulée « Vers une armée de Terre de combat ».
L’évolution de la dissuasion élargie américaine en Asie du Nord-Est : vers une perte de crédibilité ?
Partenaires de longue date des États-Unis en Asie, le Japon et la Corée du Sud bénéficient tous les deux de la dissuasion élargie américaine : en cas d’attaque de grande ampleur sur l’un de ces États, Washington s’engage à leur venir en aide et à répliquer contre l’adversaire.
Pologne, première armée d'Europe en 2035 ? Perspectives et limites d'un réarmement
Cette étude cherche à éclairer le public français sur l’évolution de la politique de sécurité et de défense de la Pologne depuis la fin de la guerre froide, puis à évaluer l’importance et la crédibilité du renforcement capacitaire amorcé en 2022, avant de proposer une série de recommandations sur l’évolution de la coopération franco-polonaise.
L’avenir de la supériorité aérienne. Maîtriser le ciel en haute intensité
La supériorité aérienne, concept clé dans l’art de la guerre occidental, définit le degré de maîtrise de l’air dans un conflit armé. Condition nécessaire mais non suffisante à la victoire militaire, elle permet de concentrer les efforts aériens au profit des autres objectifs stratégiques et de prémunir les autres armées d’une attrition insupportable. Elle s’obtient par un emploi offensif de la puissance aérienne dans un effort interarmées, afin de neutraliser la puissance aérienne adverse.