Les coalitions politiques en Turquie à la veille des élections de 2023
Année du centenaire de la République, d’ores et déjà marquée par un double séisme meurtrier dans le sud-est du pays en février, 2023 est également une année électorale pour la Turquie. Les élections générales (législatives et présidentielle) auront lieu le 14 mai et sont unanimement considérées comme cruciales pour l'avenir politique du pays.
La campagne électorale s'est polarisée autour de deux grandes coalitions : l'Alliance du peuple, dirigée par le parti présidentiel AKP et le MHP, qui soutient la réélection du président Erdoğan ; et l'Alliance de la nation, formée par le grand parti kémaliste CHP avec cinq autres formations, et soutenant Kemal Kılıçdaroğlu comme candidat à la présidence. Deux autres coalitions sont également présentes et pourraient faire basculer le scrutin d’un côté ou de l’autre : l'Alliance pour le travail et la liberté autour du HDP progressiste et pro-kurde, et l'Alliance ancestrale, qui soutient le nationaliste Sinan Oğan.
Bien que cette configuration politique puisse sembler familière aux observateurs en Europe, où les coalitions entre partis sont fréquentes, certains indices, tels que les tensions entre le İYİ et ses partenaires de l’Alliance de la nation sur le nom de Kılıçdaroğlu, remettent en question la nature de ces coalitions : sont-elles motivées par une proximité idéologique, ou ne constituent-elles que des outils tactiques pour la conquête du pouvoir ? Ces coalitions semblent notamment dériver de la nature du régime politique turc et de son évolution au cours de la dernière décennie, avec une ultra-présidentialisation du système sous les mandats de Recep Tayyip Erdoğan qui a conduit l'ensemble des acteurs politiques à se positionner vis-à-vis de son pouvoir personnel. Alors que les conditions socio-économiques affaiblissent le socle électoral de l’AKP, les perspectives de ce scrutin semblent plus ouvertes que jamais.
Contenu disponible en :
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les coalitions politiques en Turquie à la veille des élections de 2023
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesDerrière le mirage : une sociologie politique de l'industrie musicale saoudienne
Cette étude porte un regard critique sur l’industrie musicale saoudienne qui est présentée comme une composante importante de la stratégie de diversification économique promue par le prince héritier Mohammed ben Salman. Elle analyse l’enchevêtrement des investissements étatiques dans le secteur de la musique avec les enjeux d’une gouvernance autoritaire. L’article souligne les défis de cette construction d’une industrie musicale « par le haut ». S’il est loin d’être certain que ces efforts contribueront de manière significative à la diversification économique du royaume ou à l’accroissement de son influence culturelle, ils participent néanmoins à la consolidation du pouvoir saoudien et remodèlent le paysage culturel régional.
La diplomatie des otages de Téhéran. Le cas des Européens détenus en Iran
La diplomatie des otages de la République islamique d’Iran désigne une stratégie politique et diplomatique dans laquelle Téhéran utilise la détention de citoyens occidentaux, de binationaux ou de citoyens iraniens résidant en Europe, en Australie ou aux États-Unis comme levier dans les négociations diplomatiques. Cette pratique vise à exercer une pression pour obtenir des concessions politiques, économiques ou diplomatiques dans le cadre de la stratégie de Téhéran dite de la réponse asymétrique.
Israël-Gaza après le 7 octobre
Le conflit à Gaza met aux prises deux acteurs en crise interne : des Palestiniens sans représentation crédible et des Israéliens politiquement très clivés. Les solidarités avec l’un et l’autre camp s’ordonnent internationalement de manière nouvelle, avec les poids inédits des opinions et d’instances internationales qui affectent le rapport de force global. Seule une mobilisation internationale pourra rendre possible une solution à deux États, unique sortie crédible pour un conflit séculaire.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.