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Le pari de la mobilité routière propre en Europe : état des lieux, stratégies et perspectives post COVID-19

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Si les années 2010 ont permis la mise en place des jalons de la décarbonation du secteur électrique dans l’Union européenne (UE), les années 2020 sont celles de la décarbonation accélérée du secteur du transport routier. La transition vers la mobilité routière propre provoque ou accompagne des bouleversements sociétaux, technologiques et géoéconomiques majeurs.

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© Girts Ragelis/Shutterstock.com
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C’est une immense opportunité de création de nouvelles filières industrielles et d’emplois, de transformation des villes et territoires ainsi que des systèmes énergétiques. La crise du COVID-19 joue ici un rôle d’accélérateur : le secteur automobile est très affaibli mais sa transformation est aussi un des grands piliers de la stratégie européenne de relance verte. Les villes sont à la pointe du déploiement de la mobilité propre et de l’interdiction progressive des véhicules les plus polluants : les restrictions visant les véhicules thermiques vont se multiplier et les échéances de mise en conformité vont être avancées.

Grâce au resserrement important des normes environnementales européennes, à la baisse du coût des batteries ainsi qu’aux politiques publiques de soutien à l’achat de véhicules électriques (VE) et de développement des infrastructures, la mobilité électrique connaît déjà un véritable boom qui s’est confirmé malgré la crise du COVID-19. Ainsi, il est probable que les trajectoires optimistes de déploiement de VE dans l’UE à l’horizon 2030 soient confirmées, voire dépassées : la part de marché des VE a atteint 7 % en Europe au premier semestre 2020 (contre 3,25 % en 2019) et devrait se situer autour de 12-15 % dès 2022, et de 35-45 % à l’horizon 2030.

La mobilité électrique devenant un marché de masse, l’UE doit désormais s’assurer de la soutenabilité de l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries. Des questions d’une grande complexité sont à instruire sur l’approvisionnement responsable en métaux, l’empreinte carbone de la fabrication des batteries, le cadre de développement des batteries de seconde vie, la recyclabilité des composants ou encore le bon dimensionnement des capacités européennes de recyclage.

Le dynamisme des ventes de VE appelle également un déploiement accéléré des infrastructures de recharge. Toutefois, l’enjeu de la recharge ne doit pas être analysé selon les critères de la mobilité thermique. La qualité de la recharge compte autant, voire davantage, que la quantité de bornes publiques mises à disposition. Il faudra en outre veiller à l’interopérabilité des infrastructures et s’assurer que les obstacles vécus dans l’industrie des télécoms par exemple, ne soient pas répétés.

L’UE déploie une stratégie industrielle pour la fabrication de cellules de batterie qui a désormais toutes les chances d’être un succès, les constructeurs européens ayant finalement décidé de remonter progressivement en amont de la chaîne de valeur du VE. Si l’UE accueille aujourd’hui moins de 3 % des capacités mondiales de production de cellules de batteries, ce chiffre devrait avoisiner les 15 % à l’horizon 2024. C’est aussi un succès en termes de souveraineté technologique et, avec une capacité de production pouvant atteindre les 350 gigawatts-heure (GWh) par an d’ici 2025, de 35 000 à 50 000 emplois pourraient être créés. Des stratégies en amont de souveraineté minérale et en aval de recyclage doivent encore compléter le dispositif, sous peine d’entraîner des sérieuses incertitudes.

Les politiques publiques ne peuvent pas être fragmentées, sous peine d’entraîner un gaspillage important de fonds publics. Un choix technologique coordonné doit être effectué à ce stade : vu les défis financiers des constructeurs, la mobilité individuelle sera électrique ces dix prochaines années. Pour les bus et les poids lourds, les choix technologiques sont plus ouverts : l’électrification a encore une marge de progression mais l’hydrogène propre, ou le bioGNV présentent des atouts indéniables. Il faut une cohérence des choix des villes et territoires pour éviter un gonflement des coûts d’ensemble et une complexité d’usage.

 

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979-10-373-0236-6

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Le pari de la mobilité routière propre en Europe : état des lieux, stratégies et perspectives post COVID-19

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Marc-Antoine EYL-MAZZEGA

Intitulé du poste

Directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri

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Carole MATHIEU

Intitulé du poste

Ancienne Responsable des politiques européennes au Centre Énergie et Climat de l'Ifri

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Énergie et Climat
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Le Centre énergie et climat de l’Ifri mène des activités et recherches sur les enjeux géopolitiques et géoéconomiques des transitions énergétiques. Il travaille à la fois sur les enjeux de sécurité énergétique, de compétitivité, de maîtrise des chaînes de valeur, et d'acceptabilité. Spécialisé dans l’étude des politiques européennes de l’énergie et du climat, et des marchés de l’énergie en Europe et dans le monde, ses travaux portent aussi sur les stratégies énergétiques et climatiques des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde. Il offre une expertise reconnue, enrichie de collaborations internationales et d'événements à Paris et à Bruxelles, notamment.

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La chaîne de valeur de l'aluminium : un élément clé de l'autonomie stratégique et de la neutralité carbone de l'Europe

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Le graphite, un enjeu européen d’autonomie stratégique pour la mobilité propre

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Le graphite naturel fait partie de la première liste de criticité de l’Union européenne depuis 2011, bien avant le lithium (2020), le nickel et le manganèse (2023). Cette substance était jusqu’à récemment restée dans l’ombre de ses condisciples mieux connus. Pourtant, c’est également un élément essentiel des batteries électriques de type lithium-ions, technologie clé de la mobilité routière propre. Ce manque de considération est désormais rattrapé.

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29 mai 2024
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