Le Hezbollah, héraut des ambitions régionales iraniennes ?
La guerre en Syrie a révélé toute l’ampleur et la complexité des liens entre le Hezbollah et l’Iran. Souvent perçue comme un rapport de donneur d’ordre à exécutant, la relation entre la République islamique et le mouvement chiite libanais recouvre en réalité de multiples dimensions, d’ordre politico-idéologique, socio-économique et militaire.
La guerre en Syrie, qui contribue à remodeler en profondeur les équilibres géostratégiques du Moyen-Orient, constitue un véritable tournant dans l’histoire du Hezbollah. Elle a en effet révélé toute l’ambiguïté et la complexité des relations qui lient le mouvement à l’Iran. Mobilisé de manière considérable par ce conflit où il s’investit sans compter, le Hezbollah n’a jamais semblé aussi puissant. Il a acquis une véritable autonomie stratégique qui en fait un acteur régional à part entière tout en augmentant paradoxalement sa dépendance vis-à-vis de Téhéran. Si le mouvement reste l’instrument privilégié des ambitions iraniennes dans la région, il n’en est plus l’unique relais. Ce surcroît de puissance a en outre un coût, comme le montre l’affaiblissement de la position du Hezbollah sur la scène politique libanaise.
Depuis l’apparition du Hezbollah, les liens avec l’Iran ont toujours été revendiqués comme presque filiaux. Ali Akbar Mohtashemi, l’ambassadeur iranien en Syrie puis au Liban, aurait ainsi qualifié le Hezbollah d’« enfant spirituel de l’Imam Khomeini et de la révolution islamique ».
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Le Hezbollah, héraut des ambitions régionales iraniennes ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa renaissance du Parti républicain du peuple (CHP). Phœnix ou chimère ?
Sa victoire aux élections municipales turques de mars 2024 a confirmé le Parti républicain du peuple [CHP – Cumhuriyet Halk Partisi] dans son rôle de premier parti d’opposition face au Parti de la justice et du développement [AKP – Adalet ve Kalkınma Partisi], le mouvement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
DOSSIER RAMSES 2025 N° 1 – Moyen-Orient : la recomposition sans fin
Au Moyen-Orient, les acteurs directs du conflit semblent incapables d'en revenir à un dialogue politique, tandis que les acteurs voisins manoeuvrent au fil de leurs intérêts d'État, à la recherche d'une introuvable recomposition régionale. Les puissances extérieures pèsent-elles vraiment ?
Israël-Palestine : quelles géographies ?
Les attaques du 7 octobre 2023, puis la réponse israélienne sur Gaza éclairent dramatiquement l’absence continue de solution pour la coexistence de deux peuples sur un même territoire. L’hypothèse d’un État unique est rejetée des deux côtés. Mais la géographie de la colonisation israélienne rend presque impossible l’inscription territoriale d’un État palestinien. Sauf à modifier profondément, par une décision israélienne sous pression internationale éventuelle, l’implantation coloniale en Cisjordanie.
Populismes et relations internationales. Politique étrangère, n° 2, été 2024
Les populismes font florès, en Europe et ailleurs : en Argentine, peut-être demain à nouveau aux États-Unis… Que nous disent-ils de nos sociétés ? Et, s’ils arrivent au pouvoir, comment les modèlent-ils ? Leurs politiques économiques ont-elles quelques chances de succès ? Les politiques étrangères de leurs gouvernements influent-elles plus sur leur environnement, ou sur leurs propres sociétés ? Un « Trump 2 » au pouvoir à Washington serait-il totalement libre, et avec quels effets, de ses choix ?