La Grande-Bretagne et l’Afrique : les retournements stratégiques de Boris Johnson

En 2020-2021, le Premier ministre Boris Johnson a entrepris de modifier en profondeur le mode opérationnel et la stratégie des relations entre le Royaume-Uni et le continent africain, légués par ses prédécesseurs depuis 1997.

Il a mis fin tout d’abord à l’autonomie et la puissance du grand ministère du développement, le Department for International Development (DfID), en le fusionnant avec le Foreign Office. Décidant de rendre politique l’octroi de l’aide, il a réduit également son montant en excipant de la récession qui frappait le pays mais contre la législation britannique elle-même.
Sa stratégie de déploiement extérieur, adoptée en mars 2021 et s’appuyant prioritairement sur une « inflexion vers l’Indo-Pacifique », a marginalisé la relation avec l’Afrique à laquelle Theresa May avait voulu donner une nouvelle impulsion dans la perspective du Brexit en 2018. Tout en reprenant son concept de Global Britain, une Grande-Bretagne à vocation mondiale, son successeur semble maintenant vouloir limiter les liens avec l’Afrique à des relations d’affaires – lesquelles sont très impactées par la pandémie de coronavirus –, ainsi qu’à une participation minimale à la sécurisation du continent.
Cette étude analyse de tels retournements dans une perspective historique de fin d’un cycle relationnel. Elle conclut que la politique très personnelle de Boris Johnson envers l’Afrique est trop réductrice pour ne pas devoir être amendée. Négligeant la complexité des positionnements britanniques envers ce continent, notamment sur l’aide et les droits fondamentaux, elle devra aussi, en réaffirmant la force de la relation stratégique avec les États-Unis, s’adapter à la nouvelle politique africaine de l’administration Biden.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La Grande-Bretagne et l’Afrique : les retournements stratégiques de Boris Johnson
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Mission des Nations unies au Congo ou l’exemplaire inutilité des Casques bleus
Lors du conflit du M23 en 2012-2013 en République démocratique du Congo (RDC), les Nations unies avaient pris l’initiative diplomatique (en faisant signer l’accord d’Addis-Abeba) et militaire (en organisant une contre-offensive coordonnée avec l’armée congolaise). Depuis la résurgence de ce conflit en 2022, les Nations unies qui ont toujours plus de 10 000 Casques bleus déployés dans l’est de la RDC ne jouent plus aucun rôle.
Francophonie et Commonwealth : virage vers l’Asie-Pacifique au détriment de l’Afrique
Lors de leurs sommets respectifs tenus à l’automne 2024, la Francophonie et le Commonwealth, deux institutions multilatérales souvent mises en parallèle et accueillant parfois les mêmes pays, ont choisi une inflexion commune vers l’Asie-Pacifique, au détriment de l’Afrique.
Le dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?
L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.
L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines
Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.