Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

La Corée en Afrique. Entre soft power et intérêts économiques

Études
|
Date de publication
|
Image de couverture de la publication
etudes_couv_nicolas_coree_afrique_fr_page_1.jpg
Accroche

Les relations économiques entre la Corée et l’Afrique ont commencé à se développer à compter de 2006, année qui a marqué un tournant avec le lancement de l’année de l’amitié avec l’Afrique et l’Initiative coréenne pour le développement de l’Afrique.

Image principale
Akinwumi Ayodeji Adesina, président de la Banque africaine de Développement et Dong Yeon Kim, Vice-Premier ministre de la Corée du Sud, KOAFEC, mai 2018
Akinwumi Ayodeji Adesina, président de la Banque africaine de Développement et Dong Yeon Kim, Vice-Premier ministre de la Corée du Sud, KOAFEC, mai 2018
Africa Development Bank
Corps analyses

Aujourd’hui, bien que les flux d’aide coréenne à destination de l’Afrique soient en constante augmentation celle-ci reste un partenaire économique de second rang pour Séoul. Ni le commerce, ni les investissements directs étrangers (IDE) ne pèsent plus de 1,5 % du total du point de vue coréen.

Les relations économiques entre la Corée et l’Afrique sont en outre concentrées sur un nombre limité de pays, mais les partenaires prioritaires de la politique de l’aide publique au développement (APD) ne sont pas les principaux partenaires commerciaux, ni les principaux destinataires des investissements coréens. Dès lors une explication mercantiliste de l’APD coréenne semble discutable.

L’une des principales raisons de l’attractivité de l’Afrique pour la Corée est la détention de ressources naturelles (pétrolières, gazières et minières) et la structure des échanges entre les deux parties reflète des rapports de type Nord-Sud (matières premières contre produits manufacturés). En cela la Corée ne se démarque pas vraiment des autres pays industrialisés présents sur le continent africain.

La Corée met largement en avant la singularité de sa trajectoire économique pour apparaître comme un partenaire différent, plus à même de contribuer au développement de ses partenaires africains, mais la réalité est tout autre.

Tout d’abord, la singularité de l’économie coréenne tient aussi à l’héritage de l’État développeur, qui associe État et entreprises. Certaines pratiques héritées de cette époque demeurent très présentes, qui privilégient la défense des intérêts économiques nationaux. Il n’est pas sûr dans ces conditions que les retombées des interventions coréennes soient nécessairement bénéfiques pour les pays récipiendaires, dont les intérêts passent au second plan.

D’autre part la Corée continue d’utiliser l’APD en Afrique comme instrument de soft power pour faire valoir l’exemplarité de son expérience de développement mais le décalage est important entre le discours et la réalité de l’expérience coréenne, ce qui entame la crédibilité du discours et son efficacité. Ainsi le mouvement des « nouveaux villages » que la Corée cherche à exporter vers l’Afrique demeure sujet à controverses. Sa contribution à la modernisation des campagnes par le biais de la responsabilisation est contestée et il n’est pas garanti que sa transposition au contexte africain soit appropriée.

Enfin, certains autres facteurs viennent entraver l’apport positif potentiel de la Corée. Ainsi les scandales à répétition et autres dysfonctionnements dans les interventions des acteurs coréens, qu’ils soient publics ou privés, pèsent sur la crédibilité du pays sur le continent. De même la complexité de la structure de la politique d’aide et la diversité des objectifs poursuivis par les différents acteurs (la Korea International Cooperation Agency [KOICA] et l’Economic Development Cooperation Fund [EDCF] en tête) ne facilitent pas la mise en œuvre d’une stratégie cohérente vis-à-vis de l’Afrique.

Vu le caractère encore récent de son engagement en Afrique la Corée y est encore en phase d’apprentissage. Des mesures prises récemment par l’administration Moon, comme la création de la Fondation Corée-Afrique, semblent aller dans le bon sens dans la mesure où elles devraient aider à l’approfondissement de la connaissance coréenne de l’Afrique et encourager l’implication du secteur privé.

 

Decoration

Contenu disponible en :

Régions et thématiques

ISBN / ISSN

979-10-373-0118-5

Partager

Téléchargez l'analyse complète

Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.

La Corée en Afrique. Entre soft power et intérêts économiques

Decoration
Auteur(s)
Photo
Françoise NICOLAS

Françoise NICOLAS

Intitulé du poste

Conseillère au Centre Asie de l'Ifri

Image principale
Gros plan sur le monde asiatique
Centre Asie
Accroche centre

L’Asie est le théâtre d’enjeux multiples, économiques, politiques et de sécurité. Le Centre Asie de l'Ifri vise à éclairer ces réalités et aider à la prise de décision par des recherches approfondies et le développement d’une plateforme de dialogue permanent autour de ces enjeux.

Le Centre Asie structure sa recherche autour de deux grands axes : les relations des grandes puissances asiatiques avec le reste du monde et les dynamiques internes des économies et sociétés asiatiques. Les activités du Centre se concentrent sur la Chine, le Japon, l'Inde, Taïwan et l'Indo-Pacifique, mais couvrent également l'Asie du Sud-Est, la péninsule coréenne et l'Océanie.

Le Centre Asie entretient des relations institutionnelles suivies avec des instituts de recherche homologues en Europe et en Asie et ses chercheurs effectuent régulièrement des terrains dans la région.

Il organise à Paris tables-rondes fermées, séminaires d’experts, ainsi que divers événements publics, dont sa Conférence annuelle, avec la participation d’experts d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis. Les travaux des chercheurs du Centre et de leurs partenaires étrangers sont notamment publiés dans la collection électronique Asie.Visions.

Image principale

La coopération de sécurité maritime dans le Pacifique

Date de publication
06 décembre 2024
Accroche

La France joue un rôle important dans la sécurité maritime du Pacifique, notamment à travers la participation active de ses territoires d'outre-mer et la contribution de ses forces armées stationnées aux initiatives de coopération régionale.

Image principale

L'IA et les normes techniques en Chine et dans l'UE : Priorités divergentes et le besoin de terrain d'entente

Date de publication
31 octobre 2024
Accroche

Vu le potentiel hautement perturbateur de l'IA, la coopération mondiale en matière de sécurité et de gouvernance de l'IA est primordiale. Cependant, le potentiel profondément transformateur de l'IA garantit également qu'un niveau élevé de concurrence et de rivalité systémique est probablement inéluctable. Comment l'UE peut-elle gérer au mieux sa relation complexe avec la Chine dans le domaine de l'IA afin d'assurer un niveau nécessaire de coopération malgré la concurrence et les rivalités ? 

Image principale

L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale

Date de publication
13 novembre 2024
Accroche

Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.

Image principale

La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées

Date de publication
07 octobre 2024
Accroche

La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué  » (内卷).

Crédits image de la page
Akinwumi Ayodeji Adesina, président de la Banque africaine de Développement et Dong Yeon Kim, Vice-Premier ministre de la Corée du Sud, KOAFEC, mai 2018
Africa Development Bank

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
etudes_couv_nicolas_coree_afrique_fr_page_1.jpg
La Corée en Afrique. Entre soft power et intérêts économiques, de L'Ifri par
Copier
Image de couverture de la publication
etudes_couv_nicolas_coree_afrique_fr_page_1.jpg

La Corée en Afrique. Entre soft power et intérêts économiques