Francs-tireurs et Centurions : Les ambiguïtés de l'héritage contre-insurrectionnel français
La guerre en Afghanistan et la renommée acquise par Galula auprès des Américains ont remis sur le devant de la scène l’héritage français en matière de contre-insurrection. Cet héritage se constitue lors de deux périodes distinctes : l’ère coloniale tout d’abord, puis les guerres de décolonisation menées par la France en Indochine et en Algérie.
Même si des personnalités comme Bugeaud, Lyautey ou Gallieni font figure de francs-tireurs dans la pensée militaire française de l’époque, leurs contributions n’en jettent pas moins les bases d’une approche originale et efficace de la guerre irrégulière. A l’inverse, les théoriciens des années 1950 et 1960 (Lacheroy, Hogard, Trinquier) s’inspirent largement de la guerre révolutionnaire et adoptent des schémas de pensée qui font de la contre-insurrection une forme de guerre totale reposant sur " l’action psychologique " et des méthodes extrêmement coercitives. Les dérives constatées en Algérie mettent un terme abrupt aux débats de l’époque et enterrent pour longtemps la contre-insurrection. Réactiver les réflexions et les savoir-faire français en matière de contre-insurrection exige donc du discernement. Une part de cet héritage peut constituer une source d’inspiration, légitime et féconde, pour les interventions actuelles. Toutefois, il est essentiel de prendre en compte la dimension politique et stratégique de ce type de guerre et de ne pas perdre de vue les limites des comparaisons historiques.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Francs-tireurs et Centurions : Les ambiguïtés de l'héritage contre-insurrectionnel français
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa frappe dans la profondeur : un nouvel outil pour la compétition stratégique ?
Atteindre la profondeur du dispositif ennemi pour l’affaiblir et faciliter l’obtention d’un résultat opérationnel ou stratégique est un objectif majeur des armées. Quels sont les moyens nécessaires pour mener des frappes dans la profondeur dans un double contexte de haute intensité et de renforcement des défenses adverses ?
Entre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative
La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.
Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?
Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.