Emmanuel Macron et l’Afrique. La vision et l’héritage
Dans le « discours de Ouagadougou » de novembre 2017, le président Emmanuel Macron avait exprimé une ambitieuse volonté d’inversion copernicienne des relations franco-africaines, pour les faire reposer désormais sur une logique continentale et multilatérale, et non plus sur l’héritage post-colonial de la Ve République et ses trois « piliers » traditionnels (présence militaire, zone Franc, aide au développement).
Néanmoins, la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme au Sahel l’a conduit à poursuivre la politique de François Hollande dans le domaine sécuritaire, tandis que la situation financière difficile des pays de la zone Franc d’Afrique centrale menait elle aussi à maintenir également sans changement de ligne l’appui du Trésor français au franc CFA, malgré la montée des critiques africaines contre celui-ci. Seule l’aide au développement a été réformée en profondeur en 2018, dans un sens parfois contradictoire : retour au bilatéralisme, mais aussi normalisation des stratégies et des principes de l’aide par rapport aux pratiques internationales, avec un accent renforcé sur le lien sécurité et développement. Quant à la vision multilatérale d’une relation forte Europe-Afrique via le système de l’Union africaine (UA), proclamée devant l’Organisation des Nations unies (ONU), elle souffre de son irréalisme et ne parvient pas à être réellement mise en pratique, le déficit des relations diplomatiques avec les pays francophones d’Afrique centrale contribuant à limiter l’impact de la nouvelle politique.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Emmanuel Macron et l’Afrique. La vision et l’héritage
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLe dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?
L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.
L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines
Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.
La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits
Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.
Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine
Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.