Bioénergies : quelle contribution à l’objectif européen de neutralité climatique ?
Les bioénergies ont procuré en 2018 environ 8 % de toute l’énergie finale consommée dans les 27 pays de l’Union européenne (UE) ; elles représentent 57 % des énergies renouvelables.
Les ressources en bioénergies constituent un ensemble vaste et hétérogène, comprenant le bois, certaines cultures dédiées, la fraction organique des déchets ménagers ainsi que les résidus des industries du bois et des activités agricoles et agro-alimentaires. Leur valorisation emprunte trois canaux, les produits solides (bûches, granulés de bois), les produits liquides (biocarburants) et les produits gazeux (biogaz, biométhane) et convient à tous les usages (électricité, chaleur et transports).
Entre 2000 et 2009, les bioénergies ont connu un quasi-doublement de leur contribution au mix énergétique européen, passant de 55 à 97 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) ; la croissance s’est poursuivie à un rythme moindre jusqu’en 2018, amenant le total à 128 Mtep. À partir de 2009, les doutes sur le bénéfice réel des bioénergies en termes climatiques ont suscité plusieurs évolutions réglementaires, dont les deux dernières menacent désormais leur essor. En premier lieu, le règlement sur l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie (UTCATF), adopté en mai 2018, contraindra les États à maintenir à un niveau constant le stock de carbone accumulé dans les sols et les forêts à partir de 2021. En second lieu, la directive RED II, paraphée en décembre 2018, restreint les soutiens financiers auxquels peuvent prétendre les bioénergies à celles qui respectent une longue série d’exigences environnementales. Les simulations disponibles sur les conséquences de ces textes laissent apparaître une baisse sensible de leur apport au bilan énergétique de l’UE à l’horizon 2030 si le cadre de production antérieur reste inchangé. L’impact sera particulièrement sensible sur l’approvisionnement en biocarburants, car l’UE importe une fraction significative de sa consommation (8 % du bioéthanol et 17 % du biodiesel), dans des conditions ne satisfaisant pas, actuellement, aux futures contraintes.
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