Retour du Caire : premier bilan d'une révolution inachevée

Lorsque l’on déambule aujourd’hui sur la place Al-Tahrir cinq mois après le début des événements révolutionnaires, on se demande comment cette place disgracieuse a pu être le site mythique de la révolution du 25 janvier. Les marchands de souvenirs ont remplacé les manifestants : ils proposent aux passants des drapeaux égyptiens, des tee-shirts frappés du chiffre 25, des porte-clés aux couleurs nationales, des photos de personnalités arabes (Gamal Abdel Nasser côtoie Saddam Hussein, Hassan el-Banna, le fondateur des Frères musulmans, et même, tout sourire, Oussama Ben Laden).
Mais cette place est lourde de symboles. On y trouve de nombreux bâtiments : le musée d’art égyptien ; le quartier général du Parti national démocratique (PND), devenu une carcasse calcinée ; l’ancien ministère des Affaires étrangères ; un immeuble massif qui abrite les services du ministère de l’Intérieur ; le siège de la Ligue des États arabes et les bâtiments de l’université américaine du Caire (American University in Cairo, AUC). Son nom même – place de la Libération – est en soi tout un programme.
Ce 25 juin 2011, tout semble calme, à part une petite manifestation qui, forte d’une centaine de personnes réunies autour d’un orateur dénonçant les ennemis de la révolution, n’empêche pas l’écoulement du trafic. La journée du 8 juillet devait montrer que rien n’est réglé et que le divorce entre les cyber-révolutionnaires et le pouvoir – c'est-à-dire l’armée – est en train de s’élargir. La révolution n’est pas terminée et la perspective de l’installation d’un régime démocratique apparaît comme un objectif encore lointain.
Après un retour sur les origines de la révolution, cette note propose une analyse de la situation présente, avant d’esquisser quelques scénarios d’évolution.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Retour du Caire : premier bilan d'une révolution inachevée
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesAdiyaman, la « ville sans propriétaire » : récit d’une émancipation politique
La ville d’Adıyaman a fait les grands titres ces deux dernières années en raison d’une part de sa dévastation par le séisme du 6 février 2023 entre la Turquie et la Syrie et d’autre part de son tournant politique partisan après le scrutin municipal du 31 mars 2024.
Turquie 2050 : Enrichissement individuel en Turquie ; Mavi Vatan 2025 ; forêt de Belgrade
Repères sur la Turquie n°26 - Le programme « Turquie 2050 » développe une analyse prospective sur les thèmes de la diplomatie, de la politique intérieure et de l’économie turques afin d’y anticiper les dynamiques des trente prochaines années.
Les fragilités du Kurdistan irakien
Le Kurdistan irakien arbore les institutions d’un État. Mais ses divisions politiques et ses faiblesses économiques minent ses prétentions à plus d’autonomie. Ses relations avec les acteurs de la région et au-delà ne semblent guère pouvoir concrétiser un appui à une marche vers l’indépendance qui demeure incertaine.
Turquie 2050 : Turquie-Afrique ; Chypre ; centralisation
Repères sur la Turquie n° 25 - Le programme « Turquie 2050 » développe une analyse prospective sur les thèmes de la diplomatie, de la politique intérieure et de l’économie turques afin d’y anticiper les dynamiques des trente prochaines années.