Les partis politiques turcs à la veille des législatives de juin 2011
Retour sur la scène partisane en Turquie à la veille des élections législatives : cadre d’existence, financement, sociologie et programmes dans la campagne de 2011.
Les partis politiques en Turquie : variété et fragilité
La scène partisane turque témoigne à la fois de la vitalité et de la fragilité du processus démocratique turc. Certes, le nombre de partis politiques existants ou défunts fait de la Turquie un pays où un spectre très large d’opinions est traditionnellement représenté dans le débat public. Mais cette profusion de partis dessine aussi un paysage politique excessivement fragmenté, révélateur d’un multipartisme débridé depuis la fin du régime du parti unique, en 1950. Les partis politiques turcs ne vivent pas forcément longtemps, ils apparaissent et disparaissent en fonction des personnalités qui les mènent, des affaires qui les touchent, mais aussi des coups d’Etats ou des dissolutions prononcées par la Cour constitutionnelle. Des partis comme l’ANAP (Anavatan Partisi - Parti de la mère patrie) ou le DYP (Doğru Yol Partisi – Parti de la juste voie) qui dominaient la vie politique turque dans les années 1990 sont aujourd’hui quasiment absents du paysage. La longévité du CHP (Cumhuriyet Halk Partisi – Parti républicain du peuple), le parti kémaliste originel, créé en 1923, reste une exception. Aujourd’hui principal parti d’opposition, il est le plus ancien des partis politiques turcs, mais il a lui aussi disparu entre 1980 et 1992, date à laquelle il fut refondé.
Les interférences chroniques de l’appareil militaire et judiciaire dans la vie politique turque ont été à l’origine de la plupart des disparitions de partis. Une soixantaine de partis ont été dissous depuis les années 1950. Si tous types de partis ont pu être autoritairement dissous, notamment lors des coups d’Etats, les partis pro-kurdes, communistes, d’extrême gauche et les partis d’inspiration islamiste ont été les principales cibles des interdictions. Six partis pro-kurdes se sont ainsi succédés depuis 1991, chacun d’entre eux ayant été dissout puis systématiquement reformé après coup sous un nom différent.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les partis politiques turcs à la veille des législatives de juin 2011
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesDerrière le mirage : une sociologie politique de l'industrie musicale saoudienne
Cette étude porte un regard critique sur l’industrie musicale saoudienne qui est présentée comme une composante importante de la stratégie de diversification économique promue par le prince héritier Mohammed ben Salman. Elle analyse l’enchevêtrement des investissements étatiques dans le secteur de la musique avec les enjeux d’une gouvernance autoritaire. L’article souligne les défis de cette construction d’une industrie musicale « par le haut ». S’il est loin d’être certain que ces efforts contribueront de manière significative à la diversification économique du royaume ou à l’accroissement de son influence culturelle, ils participent néanmoins à la consolidation du pouvoir saoudien et remodèlent le paysage culturel régional.
La diplomatie des otages de Téhéran. Le cas des Européens détenus en Iran
La diplomatie des otages de la République islamique d’Iran désigne une stratégie politique et diplomatique dans laquelle Téhéran utilise la détention de citoyens occidentaux, de binationaux ou de citoyens iraniens résidant en Europe, en Australie ou aux États-Unis comme levier dans les négociations diplomatiques. Cette pratique vise à exercer une pression pour obtenir des concessions politiques, économiques ou diplomatiques dans le cadre de la stratégie de Téhéran dite de la réponse asymétrique.
Israël-Gaza après le 7 octobre
Le conflit à Gaza met aux prises deux acteurs en crise interne : des Palestiniens sans représentation crédible et des Israéliens politiquement très clivés. Les solidarités avec l’un et l’autre camp s’ordonnent internationalement de manière nouvelle, avec les poids inédits des opinions et d’instances internationales qui affectent le rapport de force global. Seule une mobilisation internationale pourra rendre possible une solution à deux États, unique sortie crédible pour un conflit séculaire.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.