Le débat décliniste aux Etats-Unis
Les interrogations sur le déclin de la puissance nationale sont un fait récurrent aux Etats-Unis. Le débat actuel mobilise les sujets traditionnels que sont l’ennemi – aujourd’hui la Chine-, et l’imperial overstretch, épuisement de l’empire face à plus de dix ans d’opérations extérieures bien peu satisfaisantes. S’y ajoute cette fois-ci la crise économique et politique à l’intérieur même du pays. Le déclin est-il cette fois ci réellement enclenché ou ne s’agit-il que d’une dépression passagère ?
Pas un discours de la récente campagne présidentielle ne s’est déroulé sans que l’un des candidats ne rappelle à son auditoire la place centrale de l’Amérique dans le monde et ne fasse référence à l’exceptionnalisme américain. Ce constant rappel, qui a fait l’objet d’une surenchère entre le Président Obama et le candidat Romney, est symbolique du doute profond qui s’est installé dans les esprits de la classe politique américaine : que reste-t-il de l’exceptionnalisme américain ?
Le débat actuel ne surprendra personne, puisque les Etats-Unis sont coutumiers des théories déclinistes. Comme le rappelait Josef Joffe dans Foreign Affairs en 2009 : « tous les dix ans, les Etats-Unis se mettent à l’heure du déclin ». Depuis les années 1950 au lendemain du lancement du satellite soviétique Spoutnik, les Etats-Unis voient régulièrement resurgir une poussée de déclinisme : avec le missile gap mis en avant par John F. Kennedy ; la fin du monde bipolaire prédite par Richard Nixon et Henry Kissinger ; la « crise de confiance » dénoncée par Jimmy Carter en juillet 1979 ; ou encore la théorie de l’imperial overstretch (« l’épuisement de l’empire ») développée par Paul Kennedy dans The Rise and Fall of the Great Powers (1987). La prospérité économique des années 1990 et le déclin du Japon ont eu pour mérite de mettre ces théories de côté, jusqu’à l’actuelle Grande Récession dont essaient toujours de se sortir les Etats-Unis. Les périodes de crise sont donc l’occasion pour les Américains de remettre en cause leur place sur l’échiquier mondial. Mais qu’en est-il cette fois-ci ? Y-a-t-il une différence entre les théories déclinistes apparues depuis les années 1950 et celles auxquelles la dernière crise économique a donné naissance ?
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