La nouvelle stratégie électrique de la Corée du Sud. Ajustements à la marge ou réelle avancée pour le climat ?
A peine arrivé au pouvoir, le nouveau Président de la Corée du Sud, Moon Jae-In, avait annoncé un véritable tournant énergétique, avec pour objectifs de réduire la dépendance au nucléaire et au charbon, et de promouvoir à la place les renouvelables et le gaz.
Cela aurait impliqué un revirement important par rapport aux politiques précédentes, dans la mesure où le nucléaire et le charbon assuraient respectivement 40 et 30% de l'approvisionnement électrique de la Corée en 2016. L'enjeu était de répondre aux craintes relatives à la sûreté des installations nucléaires et à l'hostilité croissante de la population à l'égard du charbon et de son impact sur la qualité de l'air. De plus, la combustion du charbon est la principale source de gaz à effet de serre du pays. Ce problème devait être traité pour que la Corée puisse atteindre son objectif de réduction des émissions de 37% d'ici 2030, par rapport au scénario de référence projetant un niveau de 851 millions de tonnes équivalent CO2. La Corée du Sud va-t-elle vraiment s'engager sur un modèle de transition énergétique radical? Le nouveau gouvernement vient d'adopter son 8ème plan à long-terme pour l'approvisionnement et la demande d'électricité sur la période 2017-2031. Ce plan introduit des changements significatifs concernant la composition du bouquet électrique. Cependant, il est moins ambitieux qu'attendu, illustrant la difficulté à concilier hausse des renouvelables, baisse du nucléaire et du charbon, et maintien des tarifs d'électricité dans une fourchette de prix raisonnables.
Ce document est disponible en anglais uniquement: South Korea's New Electricity Plan. Cosmetic Changes or a Breakthrough for the Climate?
Contenu aussi disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette étudePartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesJapon : décrypter la vision stratégique du Premier ministre Ishiba. Vers une version asiatique de l’OTAN ?
Shigeru Ishiba a été élu à la tête du Japon début octobre. Sa proposition de réviser l’alliance de sécurité avec les États-Unis et créer une version asiatique de l’OTAN a attiré l’attention et suscité de vifs débats.
Déploiement de la frégate Bretagne dans l’Indo-Pacifique : mettre en oeuvre la stratégie française dans la région
Le déploiement de la Frégate multi-missions (FREMM) Bretagne de la Marine nationale dans l’Indo-Pacifique ces derniers mois démontre la capacité française de projection loin de la métropole, et concrétise sa stratégie indopacifique.
Ramses 2025. Entre puissances et impuissance
Jamais on n’a décompté autant de puissances pouvant, dans leur espace de jeu, dérégler les équilibres internationaux ; jamais les puissances dominantes n’ont semblé aussi impuissantes à parer à la fragmentation du monde.
Le réinvestissement stratégique du Japon dans le Pacifique insulaire
Le Japon a pris conscience de l’importance stratégique du Pacifique insulaire avec une approche multiforme, intégrée, qui reste discrète. Pour Tokyo, il s’agit de faire face aux avancées chinoises dans la région et de trouver des partenariats avec les États insulaires mais aussi avec les puissances comme l’Australie ou la France. Toutefois, les ressources consacrées par le Japon restent encore limitées.