Grèce et Europe : ensemble pour le meilleur et pour le pire
Cinq ans après le début des troubles de la zone euro, la crise grecque est dans une phase décisive. La décision d’Alexis Tsipras de rompre les négociations avec le FMI et l’Union européenne pour organiser le 5 juillet prochain un référendum sur les mesures d’économies demandées par les créanciers en échange d’une poursuite de la politique d’aide est lourde de risques pour son pays et pour l’Union européenne (UE) dans son ensemble.

Certes, d’un point de vue économique, l’eurozone semble se trouver dans une situation plus stable qu’au début de la crise. Les mesures de stabilisation adoptées depuis 2010 – qu’il s’agisse du Mécanisme européen de stabilité (MSE), de la politique d’achats par la BCE de titres financiers, ou de la mise en place de l’union bancaire – rendent la zone euro moins vulnérable aux conséquences économiques d’un éventuel « Grexit ». L’assainissement en cours des économies de l’Italie, de l’Espagne, de l’Irlande, du Portugal, aussi fragile qu’il soit notamment au plan de l’emploi, permet d’imaginer un défaut grec sans effet boomerang immédiat et automatique sur les économies du Sud de l’UE. Toutefois, cette perspective d’un Grexit est très loin d’être sans risques et exige une réponse politique à la hauteur des enjeux.
Au plan économique, un défaut grec pourrait en effet entraîner une nouvelle envolée des spreads entre le Nord et le Sud, et anéantir en peu de temps cinq années d’efforts – douloureux et contestés – en termes d’assainissement budgétaire, mettant à nu les contradictions de la politique d’austérité, et procurant des arguments difficilement réfutables à ceux qui combattent la construction européenne. Devant l’incapacité – et le défaut de volonté – de l’espace économique le plus puissant de la planète à remettre sur les rails un pays d’à peine 11 millions d’habitants, marchés et bourses pourraient être pris d’un vent de panique impactant fortement le système financier international, à l’image de 2008 après la faillite de Lehman Brothers. Miser sur la solidité de la zone euro face au risque du Grexit est au moins très osé.
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