Dossier RAMSES 2020 : L'Amérique latine en fusion
Confrontée à des États-Unis imprévisibles, labourée par les Églises évangéliques, tentée par les populismes de toutes tendances, ravagée par les crises économiques du début de ce siècle, bouleversée par les flux migratoires et parfois par la "guerre contre la drogue", l'Amérique latine est-elle de retour dans la compétition mondiale entre puissances ?
L'Amérique latine en a-t-elle fini avec la doctrine Monroe ?Par Laurence Nardon |
Traditionnellement très présents économiquement, politiquement, voire militairement en Amérique latine, les États-Unis s’en éloignent-ils sous la présidence Trump ? L’obsession migratoire, l’hostilité au régime de Nicolás Maduro au Venezuela et la volonté de renégocier les accords de libre-échange modifient la posture de Washington. La Chine, elle, de plus en plus présente, pèse désormais très lourd dans les économies latino-américaines.... (lire la contribution) (voir la vidéo) |
Amérique latine :
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Les élections présidentielles brésiliennes ont révélé l’écho qu’a, en Amérique latine, le malaise généralisé de la démocratie représentative. Les politiques redistributives brisées par la crise économique, la corruption des institutions et des politiques, l’explosion des insécurités, donnent leur chance à des candidats d’apparence hors système. Les coopérations régionales sont elles aussi menacées par de nouvelles polarisations. Des mobilisations citoyennes pourraient pourtant relancer les dynamiques démocratiques.... |
Les néo-populismes latino-américainsPar Renée Fregosi |
Le populisme fait son retour en Amérique latine, traditionnellement l’une de ses terres d’élection. Il s’y réimplante sur les impasses du « tournant à gauche » des années 2000, tentant de se substituer à ses échecs. Il réaffirme une dimension de violence révolutionnaire appuyée sur un « justicialisme » prompt à dénoncer physiquement les inégalités de toutes sortes. C’est sans doute sur ce continent latino-américain qu’on peut le mieux analyser les liens qui existent entre démocratie et populisme... |
L'Amérique latine face
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L’élection de Jair Bolsonaro, qui a placé sa présidence sous le signe de Jésus, révèle l’importance de l’influence gagnée par les Églises évangéliques. À partir de la défaillance des structures de l’État, celles-ci ont mis en place des réseaux sociaux, économiques et culturels, qui se traduisent désormais au niveau politique. L’affirmation évangélique – aux dépens de la traditionnelle catholicité –, est surtout visible au Brésil, mais elle s’étend de plus en plus en Amérique latine.... |
Trafic de drogues et violences à la hausse en Amérique latinePar Sabine Guez et Marie-Esther Lacuisse |
La « guerre contre la drogue » s’appuie depuis les années 1980, à l’incitation des États-Unis, sur la criminalisation des acteurs tout au long de l’échelle et sur la militarisation de la répression. Ses résultats sont inefficaces et ont des effets pervers : extension des surfaces cultivées, lutte ouverte entre cartels, violences sociales démultipliées, exode des populations… Un changement de stratégie est réclamé par la majorité des pays concernés. Mais il ne sera pas aisé à mettre en oeuvre... |
Bolsonaro :
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L’élection de Jair Bolsonaro témoigne à la fois d’une crise propre au Brésil, où l’opinion se défie de la classe politique et proteste contre la corruption, et d’évolutions plus larges : difficultés économiques, mises en cause des progrès des classes moyennes dans toute l’Amérique latine… C’est le système politique du Brésil tout entier qui se trouve sous le choc. Sa recomposition dépendra de la capacité de Bolsonaro à honorer ses promesses, et donc largement de l’évolution de la conjoncture économique... |
Mexique : la "quatrième transformation"Par Ilan Bizberg |
Andrés Manuel López Obrador arrive à la présidence, auréolé de sa popularité et avec une large majorité législative. Les défis économiques et sociaux du pays sont considérables et les premières décisions peuvent paraître quelque peu brouillonnes. La priorité donnée à de grands travaux ne saurait remplacer une véritable politique industrielle. Le nouveau président se trouve, de plus, face aux problèmes fondamentaux de la corruption, de la violence et des migrations à destination des États-Unis... |
Venezuela : un objet de politique internationalePar Thomas Posado |
La reconnaissance officielle de Juan Guaidó par nombre d’États n’a pas eu de débouché diplomatique concret. C’est par l’étouffement de l’économie du pays, à travers l’assèchement de son commerce international, qu’agissent les États-Unis de Donald Trump et leurs alliés. En face, Russie et Chine jouent un rôle défini avant tout par leurs intérêts économiques. Question régionale et globale, l’avenir du Venezuela installe une polarité politique qui a toute chance de durer... |
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