Paths to Regionalisation - Comparing Experiences in East Asia and Europe
Quels sont les différents chemins qui mènent à la construction régionale ? Quelles sont les idées, les dynamiques et les moyens qui contribuent à changer une zone géographique en une communauté construite politiquement ? En quoi peuvent s'enrichier mutuellement les expériences de l'Asie et de l'Europe en matière d'intégration et de construction régionale ? Les écarts de développement créés par les regroupements régionaux élargis sont-ils gérables ? L'Euro a-t-il stimulé le renforcement de la coopération monétaire en Asie orientale ? Si on peut affirmer tout cela, les nouvelles préoccupations sécuritaires forgent-elles alors une plus grande coopération en Asie comme cela s'est produit en Europe ? Les institutions vont-elles continuer à être les meneuses de la construction régionale ? Et l'intégration régionale va-t-elle faciliter la tendance à la globalisation ?La construction régionale reste un casse-tête et un processus d'apprentissage désordonné passant par des hauts et des bas, mais ce processus appartient à un psyché collectif construit, 'une communauté régionale imaginée' (B. Anderson). Aujourd'hui, les deux régions sont confrontées à des interrogations qui ont trait... à la fois à l''approfondissement' et à l''élargissement' de la construction régionale.Alors que les processus de construction régionale en Asie orientale et en Europe progressent, cet ouvrage réfléchit sur les réalités que rencontrent les gouvernements et les institutions intergouvernementales dans ces deux régions dans un contexte socio-politique, économique et historique, dans un cadre réellement pluridisciplinaire. Chaque région est vue comparativement à travers le miroir de l'autre.
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Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.