L'activisme commercial croissant de la Chine au sein de l'Asean et ses conséquences pour l'UE
L’Institut Jacques Delors a constitué début 2021 un groupe de travail qui rassemble des chercheurs, universitaires, praticiens et représentants des milieux d’affaires émanant de divers Etats membres, pour se concentrer sur des enjeux structurants de la relation bilatérale UE-Chine. Françoise Nicolas formule des recommandations pour que l'UE développe ses relations avec l'Asie du Sud-Est où la Chine continue de gagner de l'influence.
Au cours des dernières années et ce, même si la Chine étend son empreinte en Asie du Sud-Est depuis la fin des années 1990, le pays est devenu de plus en plus actif dans la région, notamment dans le cadre de l’initiative phare du Président chinois Xi Jinping, la Belt and Road Initiative (BRI). L’activisme de la Chine dans la région est avant tout de nature économique et le commerce est le principal moyen pour elle de renforcer son influence sur cette partie du monde.
Le centre de gravité du monde s’étant déplacé vers l’Asie, L’Union européenne doit également y être présente. Elle doit développer ses relations avec les pays de la région longtemps négligés au seul profit de la Chine, c’est en particulier le cas des pays d’Asie du Sud-Est, où la Chine s’est fortement investie et continuera de gagner de l’influence après la ratification de l’Accord régional économique global (RCEP) de novembre 2020.
L’UE aurait intérêt à conclure la négociation engagée avec l’Indonésie, qui forte de près de 300 millions d’habitants sera d’ici à la fin de la décennie au minimum la cinquième économie mondiale. En outre, tout en donnant un nouveau souffle aux négociations bilatérales engagées avec la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines, elle doit travailler à la relance du projet d’accord avec l’ASEAN. L’UE ne devrait pas non plus écarter l’idée de rejoindre l’accord CPTPP, signé par onze pays de la région pacifique qui auront à cœur de peser avec des normes communes, et qui n’en aurait que plus de poids pour influencer les pratiques commerciales chinoises.
> Voir l’article sur le site de l’Institut Jacques Delors
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesMulti-alignement et de-risking. Les réponses du Sud global à la fragmentation du monde
Les turbulences et les conflits menacent la stabilité de l’ordre mondial. Quelle est la réaction du Sud global face à ces risques ?
Les ports allemands face à la Chine. Comment concilier ouverture, résilience et sécurité ?
Tributaire de ses ports pour la bonne marche de son modèle économique ouvert, l’Allemagne a profité de la mondialisation au cours des dernières décennies, lorsque l’internationalisation de ses chaînes de valeur a renforcé sa compétitivité. Au regard du durcissement géopolitique, les vulnérabilités de la première puissance économique européenne se font jour.
Farm Bill 2024 : les raisons du blocage de la loi agricole aux États-Unis
À rebours de l’image très libérale de l’économie américaine, le secteur agricole bénéficie aux États-Unis d’un interventionnisme fédéral solide depuis les années 1930. L’effondrement des prix agricoles à la suite de la crise de 1929 avait en effet plongé les farmers américains dans la misère et justifié le passage du Agriculture Adjustment Act dans le cadre du New Deal, dès mai 1933. Depuis, la loi agricole est renouvelée tous les cinq ans.
Climat, finance, géopolitique. Les illusions des hommes, les défis de l'Europe
La combinaison de tensions géopolitiques, du dérèglement du climat et d’une finance occupant une part croissante dans l’économie nous entraîne sur des terrains inconnus. Jusqu’à une période récente, chacun de ces sujets était abordé séparément. Désormais, ils sont indissociables, à la fois par leur gravité mais aussi parce que tous trois révèlent l’ampleur des illusions des hommes.