Trente-cinq ans après la chute du mur de Berlin : à l’Est quoi de nouveau ?
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À l’occasion du 9 novembre 2024, qui voit célébrer le 35e anniversaire de la chute du mur de Berlin, partons d’un constat : le mur de Berlin n’est pas « tombé » dans la nuit du 9 novembre 1989.
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Le processus qui a amené à son « ouverture » est un processus qui repose sur la mobilisation des citoyens de la RDA aspirant à la démocratie et qui s’est intensifié à l’automne 1989 pour culminer le 9 novembre et ouvrir la voie de l’unification allemande du 3 octobre 1990. Trente-cinq ans après l’immense espoir créé par la chute du mur de Berlin, l’heure est-elle toujours « à la fête » en Allemagne de l’Est ?
- Même si des éléments tangibles montrent que le rattrapage économique a été en grand partie effectué, la division entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne reste forte dans de nombreux domaines économiques et sociaux.
- Le sentiment d’une domination politique, économique et culturelle des Allemands de l’Ouest, catalyse les frustrations dans les Länder de l’Est.
- Les récents records historiques des partis populistes et notamment du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) en Thuringe, en Saxe et dans le Brandebourg semblent faire s’éloigner l’Est de l’Allemagne du modèle démocratique allemand.
- Les initiatives de coopération fructueuses entre la France et l’Est de l’Allemagne pourraient permettre de redéfinir une relation franco-allemande encore très ancrée à l’Ouest.
Paul Maurice est Secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Ifri, où il travaille en particulier sur les questions de politique intérieure allemande, les relations franco-allemandes dans le cadre de l’Union européenne et la politique étrangère et de sécurité de l’Allemagne.
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