Des interactions existent entre eux : entre climat et finance, parce que les États ont tendance à passer « la patate chaude » au secteur financier privé ; entre géopolitique et finance, parce que l’argent reste le nerf de la guerre et l’endettement une vulnérabilité, surtout pour quiconque prétend exercer une pleine souveraineté. Les enjeux sont encore plus cruciaux pour les Européens dont l’union politique est inachevée.

Points clés :

• Finance, science du climat et géopolitique étaient autrefois des sujets dissociés. Désormais liés, ils ont en commun de révéler les illusions des hommes qui, au XXe siècle, ont cru maîtriser la finance, dompter la nature et empêcher la guerre.
   
• La financiarisation de l’économie, le changement du climat et la résurgence de conflits armés mettent à nu ces illusions et appellent un sursaut.
   
• Les limites planétaires étant en passe d’être atteintes, il ne suffira pas de s’en remettre à la finance. De même, la montée des risques géopolitiques appelle des moyens qui, dans un contexte d’endettement élevé, ne sont plus à la disposition des États.
   
• Pour l’Europe qui affronte ces défis sans être solidement constituée, le défi est encore plus poussé mais dans le monde entier il serait temps de se poser des questions sur la souveraineté nationale exacerbée et le manque de respect, par les gouvernements, des engagements qu’ils ont pris.

Ce Briefing est disponible également en anglais : Climate, Finance, and Geopolitics: Human Self-delusions and the Challenges for Europe.