Bilan du premier mandat de João Lourenço : vers un monopole du pouvoir pour 2022-2027 ?
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Avec 51,17 % et 3,2 millions de voix, le président angolais sortant João Lourenço a remporté le 24 août 2022 un nouveau quinquennat.
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L'optimisme suscité par l'arrivée d'un nouveau dirigeant en 2017, alors ministre de la Défense au moment de sa désignation par le parti, a été en partie déçu. J. Lourenço n'est pas parvenu à enrayer la crise économique due à la baisse de la production pétrolière, aux effets de la pandémie de la Covid-19 et à la faible diversification économique.
Nonobstant les résultats des élections, le fonctionnement politique angolais est essentiellement dans les mains de deux institutions principales : la présidence (pour l'impulsion des politiques publiques) et le parti Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola (MPLA, pour l'organisation du territoire au profit du président). Ces deux institutions ont beaucoup plus de poids que le gouvernement qui ressemble davantage à un organe technique de mise en œuvre. Le président Lourenço a d'ailleurs œuvré pendant cinq ans à affaiblir le parti comme organe de débat pouvant le fragiliser en le technocratisant. Il a ainsi dilué les le poids des acteurs politiques historiques du mouvement via l'arrivée massive de jeunes, de femmes ainsi que de nouveaux venus, davantage loyaux au président qu'au parti.
Ce briefing, essentiellement basé sur l'analyse de l'expérience des cadres actuels du régime et de leur relation avec le président, a pour but d'expliquer le mode de fonctionnement du chef de l'État pour gouverner. Quatre résultats clés peuvent en être tirés :
- Au bout de son premier mandat présidentiel (2017-2022), João Lourenço est parvenu à concentrer l'essentiel des pouvoirs en écartant la plupart des cadres influents du mandat de son prédécesseur José Eduardo dos Santos.
- Le nouveau personnel politique nommé au fil des années par le président angolais se caractérise par des profils technocratiques et ne dispose pas forcément d’expérience de terrain avec le parti MPLA.
- L'arrivée de nouveaux cadres - plus de jeunes et davantage de femmes - n'a pour le moment aucun impact sur l'adhésion de la population aux actions du président en place.
- La crise économique frappe durement les Angolais qui se détournent des urnes ou votent davantage pour l'opposition.
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