Les autorités chinoises en avaient fait le plus grand événement diplomatique organisé à Pékin depuis la pandémie de Covid 19 : le 9e Forum sur la coopération sino-africaine, grand raout réunissant ces 2 géants du fameux Sud global que sont la Chine et l’Afrique. Une cinquantaine de dirigeants africains avaient fait le déplacement cette semaine pour honorer un partenariat déjà ancien mais qui, selon Xi Jinping, connait actuellement sa ‘’meilleure période de l’histoire’’.

On le sait : il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. 50 milliards de dollars en guise de preuve. C’est la somme que les Chinois promettent d’investir en Afrique dans les 3 prochaines années. Elle s’ajoute aux nombreux investissements déjà réalisés dans le passé.

Ce couple se porte-t-il aussi bien qu’il le prétend ?

Il est en tout cas déséquilibré, asymétrique. La balance commerciale penche nettement en faveur de la Chine, 64 milliards de dollars en sa faveur l’an dernier. Un certain nombre de pays ayant bénéficié de ses largesses réalisent qu’ils se sont aussi lourdement endettés. Et qu’ils ont donné les clés de l’accès à des ressources aussi essentielles que l’or, le cuivre ou le lithium.

Ce partenariat entre la 2e puissance mondiale et la cinquantaine de pays du continent africain reste néanmoins profitable aux 2 parties. Économiquement bien sûr : chacun a besoin de l’autre pour se développer.

Mais aussi politiquement. A l’ONU, Pékin peut ainsi compter sur la bienveillance des Africains pour ne pas voter contre ses intérêts, par ex à propos de Taïwan.

Mais le sommet Chine-Afrique permet aussi d’envoyer un message au monde, à commencer peut-être par les Occidentaux : celui d’une alliance décidée à jouer un autre jeu que celui-ci que leur impose l’ordre mondial actuel. Faut-il s’en inquiéter ?