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• Héloïse Fayet (@HFayet) est chercheuse au Centre des études de sécurité de l’Ifri et responsable du programme de recherche Dissuasion et prolifération. Ses travaux portent principalement sur les questions nucléaires : doctrines des États dotés, prolifération au Moyen-Orient et en Asie du Nord-Est, impact des nouvelles technologies sur la dissuasion, etc.
• Camille Grand est chercheur, directeur du programme Défense au Conseil Européen pour les relations internationales (ECFR) et ancien Secrétaire général adjoint de l’OTAN.

La prolifération nucléaire est depuis quelques semaines au sujet de préoccupation majeur, notamment face aux évolutions rapides de la diplomatie menée par Donald Trump avec les alliés des États-Unis. Ce terme renvoie, au sens minimal, à l’intention de nouveaux États de se doter de l’arme nucléaire ou d’une capacité de dissuasion.

Récemment, le probable futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a même évoqué l’idée de discuter avec la France ou le Royaume-Uni d’un éventuel partage de la dissuasion nucléaire pour assurer la protection de l’Allemagne – une proposition qui marque un changement radical. Ce sujet est d’autant plus présent dans les esprits depuis la Conférence de Munich, qui a symbolisé une rupture au sein de l’alliance atlantique.

Depuis la fin de la guerre froide, le système de non-prolifération est resté relativement stable, la Corée du Nord étant le seul pays à avoir franchi le pas depuis 1991. Ce système reposait en grande partie sur les États-Unis : d’une part, sur leur capacité à rassurer leurs alliés grâce à la dissuasion élargie, et d’autre part, sur leur aptitude à dissuader d’autres États en exerçant une pression via des sanctions fortes. Or, l’administration Trump affaiblit aujourd’hui cette capacité de réassurance.

Ces évolutions soulèvent de nombreuses questions, non seulement pour les pays européens, mais aussi concernant le rôle que la France pourrait jouer dans ce nouveau contexte stratégique.

Le Collimateur est le podcast consacré aux questions de défense et aux conflits armés. Il est associé au Rubicon, en partenariat avec le Centre des études de sécurité de l'Ifri, et avec le soutien de la DGRIS.

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