Syrie, deux mois après : la transition suit son cours ?
Où en est la transition en Syrie ? Un pays exsangue et un président par intérim, ancien djihadiste qui a donné des gages de bonne volonté.
Paris accueillait ce jeudi une conférence internationale sur la Syrie où doit être engagée "une transition politique, juste, inclusive". L’occasion de faire le point sur les principaux défis auxquels la Syrie est confrontée et de recueillir les besoins des autorités de transition syriennes afin de les accompagner au mieux sur la voie de la stabilisation du pays. Au côté d’Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani, des représentants de pays arabes, du G7 et de pays européens.
Après Aqaba en Jordanie le 14 décembre, puis Riyad en Arabie saoudite le 12 janvier, il s’agit de la troisième conférence internationale sur la Syrie depuis la chute de Bassar-al-assad le 8 décembre. Et la France entend bien jouer sa partition dans le cadre de la reconstruction du pays qui devrait, le 1er mars, se doter d'un gouvernement reflétant "la diversité" du peuple syrien.
Le but de cette conférence : coordonner l’action régionale et internationale en soutien au processus de transition en Syrie pour la mise en œuvre d’une transition politique pacifique et représentative, dresser un "cordon sanitaire" pour protéger la transition syrienne d'ingérences étrangères (turc, israélien, saoudien) coordonner l'aide, faire passer des messages au nouveau pouvoir syrien, soutenir la justice transitionnelle et la lutte contre l'impunité. C'est aussi un pays à terre économiquement, dévasté par 14 années de guerre ayant fait plus de 500 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés internes.
Paris, qui va rouvrir prochainement son ambassade à Damas, devrait accueillir le président par intérim Ahmed al-Charaa (le chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) "dans les semaines à venir. A ce stade, le régime d'Ahmed al-Charaa est reconnu au moins officieusement par de nombreux Occidentaux venus lui rendre visite. Mais il n’a pas le contrôle d’une grande partie du territoire aux mains de divers groupes, à commencer par les Kurdes.
Où en est la transition syrienne ? Les gages donnés par le nouveau régime sont-ils suffisants ? Un gouvernement inclusif, c'est une promesse à laquelle il est naïf de croire ? Le moment est-il venu de rétablir des relations diplomatiques avec la Syrie ? Et de lever les sanctions ? La France a-t-elle un rôle particulier à jouer dans cette transition ?
Avec :
Thomas Gomart, historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Magali Lafourcade, magistrate, secrétaire générale de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII)
Omar Youssef Souleimane, poète, écrivain, journaliste syrien
>Écouter le podcast de l'émission sur le site de France Culture
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