Une paix asiatique est-elle possible sans architecture régionale ?
Le XXe siècle verra-t-il la paix et la prospérité triompher en Asie ou la région risque-t-elle de basculer dans la crise et la guerre? Tout dépendra de la façon dont évoluent les trois nouvelles données de l’équilibre régional: le premier, c’est l’ouverture à l’économie de marché, qui reste à faire au Vietnam et en Corée du nord, dont la poursuite en Chine mène à une interdépendance avec les différents États de la région ; le deuxième, c’est le processus de modernisation des institutions politiques, amorcé sur la péninsule coréenne ainsi qu’en Indonésie, aux Philippines, à Taiwan et même en Chine, et qui, s’il se poursuit, peut lui aussi faire pencher l’équilibre en faveur de la paix. Le troisième, enfin, c’est la lente conversion, observée dans l’ensemble de la région, à l’idée d’une coopération économique régionale fondée sur des accords en bonne et due forme. Mais rien ne dit que ces trois facteurs de paix seront assez puissants pour surmonter les risques de conflits que font encore peser sur l’Asie la question du détroit de Formose et la rivalité nucléaire entre l’Inde, le Pakistan et la Chine.
François Godement est chercheur associé à l'Ifri, avec la responsabilité des activités concernant l'Asie-Pacifique et professeur des universités à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Il est également consultant permanent auprès du Centre d'Analyse et de Prévention (CAP) du ministère des Affaires étrangères. Co-président du Comité européen du CSCAP (Council for Security Cooperation in the Asia-Pacific), il est également membre fondateur du CAEC (Council fr Asia-Europe Cooperation).
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Une paix asiatique est-elle possible sans architecture régionale ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa coopération de sécurité maritime dans le Pacifique
La France joue un rôle important dans la sécurité maritime du Pacifique, notamment à travers la participation active de ses territoires d'outre-mer et la contribution de ses forces armées stationnées aux initiatives de coopération régionale.
L'IA et les normes techniques en Chine et dans l'UE : Priorités divergentes et le besoin de terrain d'entente
Vu le potentiel hautement perturbateur de l'IA, la coopération mondiale en matière de sécurité et de gouvernance de l'IA est primordiale. Cependant, le potentiel profondément transformateur de l'IA garantit également qu'un niveau élevé de concurrence et de rivalité systémique est probablement inéluctable. Comment l'UE peut-elle gérer au mieux sa relation complexe avec la Chine dans le domaine de l'IA afin d'assurer un niveau nécessaire de coopération malgré la concurrence et les rivalités ?
L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale
Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.
La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées
La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué » (内卷).