Politique étrangère française : déni ou dénigrement ?
Revue des deux mondes, octobre-novembre 2014, p. 56-63
En politique étrangère, la continuité l’emporte sur le changement. L’élection de François Hollande confirme cette règle : le maintien du « rang » tient lieu de doctrine et trahit une « hantise du déclin » (1). Par la voix de Laurent Fabius, la politique étrangère française poursuit quatre objectifs : participer à la paix et à la sécurité internationale, contribuer à la gestion des risques environnementaux globaux, promouvoir le projet européen et redresser économiquement la France(2). Ces ambitions masquent mal une profonde crise identitaire liée à la situation économique et sociale, qui se traduit, entre autres symptômes, par une forte poussée d’euroscepticisme. Le résultat des élections européennes de mai 2014 peut se lire comme l’ultime sommation d’un cycle amorcé par le « non » au référendum de 2005. Il ne peut rester sans réponse au risque d’une forte dégradation de la cohésion nationale et européenne.
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