Minorités nationales en Europe et protection des droits de l'homme: un enjeu pour l'élargissement
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Résumé
Au nom des droits de l’homme, les diverses institutions de l’Europe ont posé comme critère d’adhésion à l’Union européenne le respect des droits des minorités, sans pour autant en donner une définition claire. Face à ce vide sémantique et juridique, la mise en pratique de cette protection des minorités a évolué et est passée, de 1992 à 1998, de la promotion de l'intégration à celle de la ségrégation linguistique, prônant les droits collectifs et favorisant l’avènement de modèles d’Etat ethniques (Hongrie, Roumanie, Turquie) censés pouvoir prévenir les conflits entre les diverses communautés de ces pays. L’introduction effective de droits collectifs (Bulgarie, République de Macédoine), en faisant notamment coexister plusieurs systèmes d’éducation à l’intérieur d’un même pays, régénère les nationalismes, profite aux économies parallèles et s’avère aller à l’encontre du multiculturalisme, base de la démocratie et de l’Etat de droit. Il est donc urgent d’évaluer la politique européenne et de définir, à ce niveau, un concept global de protection des minorités.
Sabine Riedel est chercheur à l'Institut allemand pour la politique internationale et la sécurité (SWP, Berlin).
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Texte traduit de l'allemand par Isabelle Bonnefond.
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