La justice transitionnelle dans le monde arabe : fortunes et infortunes
En 2011, les révolutionnaires qui ont secoué le monde arabe aspiraient à vivre dans des sociétés plus justes. La justice est cependant difficile à mettre en œuvre dans les phases de transition postdictature.
Les nouvelles autorités peuvent être tentées d’user de méthodes fortes pour faire face au risque de contre-révolution. Le processus de justice transitionnelle se déroule mieux en Tunisie qu’en Égypte ou en Libye, où les cas de détentions arbitraires et de procès expéditifs se multiplient.
Myriam Benraad, docteur de l’Institut d’études politiques de Paris, est chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) et à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM-CNRS).
Article publié dans Politique étrangère, vol. 79, n° 3, automne 2014
Plan de l’article
Premières expériences incertaines
Du printemps à l’hiver de la justice ?
Une justice transitionnelle politisée
Fin des illusions et spectre du chaos
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesDerrière le mirage : une sociologie politique de l'industrie musicale saoudienne
Cette étude porte un regard critique sur l’industrie musicale saoudienne qui est présentée comme une composante importante de la stratégie de diversification économique promue par le prince héritier Mohammed ben Salman. Elle analyse l’enchevêtrement des investissements étatiques dans le secteur de la musique avec les enjeux d’une gouvernance autoritaire. L’article souligne les défis de cette construction d’une industrie musicale « par le haut ». S’il est loin d’être certain que ces efforts contribueront de manière significative à la diversification économique du royaume ou à l’accroissement de son influence culturelle, ils participent néanmoins à la consolidation du pouvoir saoudien et remodèlent le paysage culturel régional.
La diplomatie des otages de Téhéran. Le cas des Européens détenus en Iran
La diplomatie des otages de la République islamique d’Iran désigne une stratégie politique et diplomatique dans laquelle Téhéran utilise la détention de citoyens occidentaux, de binationaux ou de citoyens iraniens résidant en Europe, en Australie ou aux États-Unis comme levier dans les négociations diplomatiques. Cette pratique vise à exercer une pression pour obtenir des concessions politiques, économiques ou diplomatiques dans le cadre de la stratégie de Téhéran dite de la réponse asymétrique.
Israël-Gaza après le 7 octobre
Le conflit à Gaza met aux prises deux acteurs en crise interne : des Palestiniens sans représentation crédible et des Israéliens politiquement très clivés. Les solidarités avec l’un et l’autre camp s’ordonnent internationalement de manière nouvelle, avec les poids inédits des opinions et d’instances internationales qui affectent le rapport de force global. Seule une mobilisation internationale pourra rendre possible une solution à deux États, unique sortie crédible pour un conflit séculaire.
Turquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.