La fin du néo-fédéralisme ? L'Administration Bush et la "dévolution" du pouvoir
Par tradition, le Parti républicain s’est toujours opposé à l’extension des pouvoirs de l’État fédéral au détriment des États fédérés. Mais les attentats du 11 septembre ont bouleversé dans ce domaine la scène politique américaine et l’Administration Bush a considérablement renforcé les pouvoirs de Washington en ce qui concerne la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, notamment avec le vote du Patriot Act et la création du Department of Homeland Security. En matière budgétaire, les quatre années de présidence Bush marquent un retour, en plus radical, au néo-fédéralisme de Ronald Reagan : pour rassurer une partie de son électorat, l’Administration a résolument réduit la base fiscale de l’État fédéral, plaçant celui-ci devant un déficit abyssal, tout en permettant aux groupes chrétiens d’étendre leur marge d’action en matière d’éducation ou de politique sociale. Parallèlement, des responsabilités nouvelles ont été transférées aux États fédérés, mais sans les capacités de financement correspondantes, ce qui n’a fait qu’aggraver leurs difficultés budgétaires, déjà considérables à la fin de l’année 2000.